Histoire de l’Ordre Libanais Maronite

Nous publions ci-dessous un aprçu historique des maisons (écoles et “Antoches”), couvents et monastères de l’Ordre Libanais Maronite. Cet aperçu est communiqué aux visiteurs apostoliques en 1908-1909. Outre l’histoire, ce texte offre une description des maisons monastiques.
Voici Le texte:

[1] Prologue
Aperçu historique sur l’Ordre des Moines libanais.

[2]Aperçu historique sur l’Ordre des Moines libanais.

L’Ordre de St Antoine le Grand, après avoir pris naissance dans la Haute Egypte, se répandit dans la Syrie. Parmi ceux qui l’embrassèrent fut St Maron, le Père de la nation maronite.
Selon l’historien Mgr Stephan Douayé Patriarche, l’Ordre de St. Antoine était florissant au Liban et par le nombre et par la vertu de ses religieux, mais les monastères étaient isolés et indépendants les uns des autres jusqu’à la fin du 17° siècle.

Pour les réunir en une seule Congrégation, Dieu suscita trois jeunes Maronites d’Alep, issus de nobles familles et fervents chrétiens Gabriel Haoua, Abdallah Karaali et Joseph el Boten, qui réunirent les religieux en une seule Congrégation par le lien des 4 vœux d’obéissance, de pauvreté, de chasteté et d’humilité.

Ces trois pieux jeunes gens, mus par l’inspiration divine, se présentèrent au Patriarche Stephan dans sa résidence de Kannobin le 1er février 1694 pour lui exposer leurs projets. Le Patriarche les accueillit avec une grande bienveillance et les garda chez lui quelque temps. Le 10 novembre 1695 le Patriarche leur donna l’habit religieux à titre d’épreuve, sans leur faire prononcer les vœux, et les installa dans le couvent de Mart Moura à Ehden, qu’ils avaient réparé au prix de 6832 piastres. Ils choisirent pour Supérieur Gabriel Haoua, qui fut ordonné prêtre dans le cours de l’année.
Ils rédigèrent une Règle calquée sur les prescriptions de St Antoine et de ses disciples, et prononcèrent le vœu de pauvreté en présence de Mgr Georges, Evêque d’Ehden.

En 1696 Ils fondèrent un nouveau couvent dans la vallée sainte, près de Bcherré, sous le vocable de St Elisée après avoir restauré, au prix de 5360 piastres, l’ancien couvent, dont la petite église et les deux cellules étaient pratiquées dans le rocher. Abdallah Karaali fut nommé Supérieur du nouveau couvent.
En cette année on modifia la forme de l’habit religieux. Jusque là selon l’usage des religieux du Liban la tunique était de toile noire et le capuchon n’avait pas la forme ronde. Il fut décidé [3] que désormais la tunique serait de laine comme le manteau et on adopta la forme ronde pour le capuchon.
On fonda aussi la même année une école élémentaire pour les enfants de Bcherré.

En 1697 on s’occupe de compléter la Règle et d’organiser pour les religieux la vie de retraite, de prière et d’apostolat, et on tint un Chapitre général, dans lequel le Père Gabriel Haoua fut nommé Général, le Père Aballah Karaali Supérieur du couvent de St Elisée et le Père Gabriel Farhat Supérieur de Mart Nohra [Moura].

En 1698 on acheva de rédiger la Règle en 15 chapitres. Il y était statué que l’Ordre serait gouverné par un Général assisté de quatre Hégumènes [Hégoumènes], que chaque couvent aurait un Supérieur relevant du Général, et que le Chapitre aurait lieu tous les trois ans à la dante du 10 novembre jour de la prise d’habit des trois fondateurs.
Au Chapitre général qui eut lieu en 1699 le Père Abdallah Karaali fut nommé Général.

Le 18 juin 1700 le Patriarche Stephan Douayé approuva la nouvelle Règle, et alors tous les moines prononcèrent les vœux d’obéissance, de chasteté et de pauvreté.
En 1705 fut tenu un Chapitre général qui réélut le Père Abdallah Karaali Général et ajouta aux trois vœux celui d’humilité.
En 1706 le Père Abdallah Karali Fénéral substitua le nom d’Ordre libanais au nom d’Ordre aleppin porté jusque là par la nouvelle réforme.
Le Chapitre général tenu en 1709 décida que la rénovation des vœux se ferait chaque année à la fête de St. Judas Apôtre le 19 juillet.
En 1716 le Père Abdallah Karaali fut sacré Evêque de Beyrouth par le Patriarche Jacob Aouad et remplacé par le Père Gabriel Farhat en qualité de Vicaire Général jusqu’o l’époque du Chapitre général.
En 1720 Mgr Abdallah Karaali publia un livre contenant l’explication de la Règle.

En 1723, après avoir accompli une mission auprès des coptes et des Maronites, le Père Gabriel Haoua retourna à Rome où il fut consacré Evêque de Chypre.
[4] En 1725 le Père Gabriel Farhat fut sacré Evêque d’Alep et prit le nom de Germanos. Aussitôt après fut tenu, au couvent de Qazhaïa, un Chapitre général qui nomma Général le Père Michel Alexandre d’Ehden, et décida d’ajouter à la Règle trois nouveaux chapitres avec les Constitutions, qui avaient été rédigées au fur et à mesure par les Généraux et les Assistants.

En 1726 l’Ordre subit de graves pertes temporelles (environ 12000 piastres) par suite des troubles dus aux querelles des partis séculiers.

En 1731 le Père Michel Alexandre Général se rendit à Rome pour obtenir du S. Siège l’approbation de la Règle. Le Pape Clément XII accorda cette approbation par un bref daté du 1er avril 1732. Une édition de la Règle en arabe et en latin fut imprimée à la Propagande en 1735.

Le Père Michel Alexandre étant mort peu après son retour de Rome le Père Thomas El Laboudy fut nommé Général.

Le Père Laboudy se rendit à Rome en 1736 pour faire approuver le Synode Libanais tenu au couvent de Louaizé, et dont l’Ordre avait payé les frais s’élevant à 6000 piastres.

Le Père Laboudy mourut en 1742 et eut pour successeur comme Général le Père Arsène Abdelahad d’Alep élu le 25 janvier 1742.

En 1744 le Général Père Arsène fit un voyage infructueux en Europe pour recueillir des ressources et délivrer l’Ordre des dettes qui s’étaient accumulées et étaient devenus une source de grande gêne. Il fut remplacé pendant son absence par le Père Moïse de Damas en qualité de Vicaire général.

En cette même année, le S. Siège ayant donné ordre que tous les religieux qui n’étaient pas du rite maronite retournassent à leur propre rite, plusieurs d’entre eux, appartenant aux rites grec, syrien, et arménien, n’obéirent pas à cet ordre. De ce nombre furent le Général et le Vicaire général.
A cette même époque naquit le différend entre les moines originaires du Liban et ceux qui étaient originaires d’Alep, différend qui subsista jusqu’en 1767.

En 1744 les Moines libanais se séparant des Aleppins tinrent le [5] 1er décembre, par ordre du Patriarche Simaan Aouad, un Chapitre général au couvent de Mechmouché et élirent pour Général le Père Joachim El Haklani, qui fut confirmé le lendemain par le Patriarche. Sur les plaintes présentées à Rome par les Moines aleppins contre la conduite du Patriarche, le Saint, Père, par un décret de la Propagande daté du 30 septembre 1745, blâmant le Patriarche, approuva les actes du Chapitre et décida que le Père Joachim serait considéré comme Vicaire général jusqu’à la tenu du Chapitre général que le Patriarche fut autorisé à présider cette fois seulement.

Au mois de septembre 1747, après avoir consulté le Père Michel Fadel élève de la Propagande, devenu plus tard Evêque de Beyrouth, et quelques missionnaires latins sur la question de savoir si, en vertu des décisions données par Rome, on pouvait procéder à la tenue du Chapitre général au temps déterminé, sans les moines aleppins dans le cas où ils n’y voudraient pas participer, sur leur réponse affirmative, les Moines libanais tinrent un Chapitre général à Tamiche avec l’autorisation du Patriarche. Celui-ci s’excusa d’y assister à cause de son grand âge. On élut Général le Père Joachim El Haklani, on nomma les quatre Hégumènes [Hégoumènes] et on députa trois religieux chargés de porter les actes du Chapitre à Rome.

Les Moines Aleppins, qui n’avaient pas voulu prendre part au Chapitre de Tamiche, tinrent leur Chapitre au couvent de Louaizé par ordre de Mgr Tobie El Khazen et élurent pour Général le Père Maron Darouni.
Les Moines libanais tinrent un autre Chapitre général à Mar Moussa El Habachi en 1753 et élurent pour Général le Père Georges Kachoua.
En 1754 une requête signée par le Patriarche Simaan Aouad et plusieurs Evêques demandait au S. Siège de séparer en deux Ordres distincts les Moines libanais et les Aleppins à cause des vexations multiples auxquelles les premiers avaient été en bitte de la part des seconds. Les Moines libanais envoyèrent aussi à Rome une requête dans le même sens.

En 1755 le Patrairche Simaan Aouad confirme l’élection du Père Georges Kachoua comme Général s’appuyant sur les ordres donnés par la Propagande.
[6] En 1758 Mgr Iouassaf Evêque de Tyr et Mge Joseph Evêque d’Alma, dans une lettre adressée au Saint Père par l’entremise de deux religieux, déclarent que les plaintes avancées par les Moines Libanais contre les Moines aleppins étaient fondées, que les deux partis étaient irréconciliables et qu’il fallait former deux Ordres séparés.

Le 8 décembre 1768 la séparation des deux Ordres fut effectuée au couvent franciscain de Harissa, en présence du Patriarche Joseph Pierre Stephan, du Délégué apostolique Père Louis de Bastia, du Général des Moines libanais et de ses Hégumènes [Hégoumènes], du Général des Moines Aleppins et des Hégumènes [Hégoumènes]. On détermina les monastères qui devaient faire partie de chacune des deux Congrégations.
Le Pape Clément XIV confirme cette séparation par un bref daté du 19 juillet 1770.

Chapitre 1
Etat général des couvents des trois Congrégations
Article I : Ordre Baladite ou Libanais.

Noms des cinq provinces ainsi que ceux de leurs couvents, antoches, écoles et monastères de religieuses.

Chapitre 1
Etat général des couvents des trois Congrégations

Article I : Ordre Baladite ou Libanais.

Cet Ordre comprend 5 provinces ayant 32 couvents réguliers, 8 antoches, 20 écoles et 5 monastères de religieuses selon état ci-dessous :

Province de Djebbé :
Couvent de St Antoine à Qazhaïa.
Couvent de St Georges à Echache.
Couvent de St Antoine à Djedeidé.
Couvent de Notre-Dame de la Délivrance à Bsarma.
Couvent de St Georges à Djenine (Ekkar).
Antoche de Tripoli.
Ecole de St Joseph à Ban (Près Qazhaïa).
Ecole de Aoudine (près Djenine Ekkar).
Monastère de religieuses de Mar Simaan El Qarn.
Total : 5 couvents, 1 antoche, 2 écoles, 1 monastère.
———
Province et Djoubail et Batroun :
Couvent de St Antoine à Houb (près Tannourine).
Couvent de St Challita a Quettara (près Djadj).
Couvent de Mar Iacoub à El Hosson.
Couvent de SS. Sergius et Bachus à Qortaba.
Couvent de St Maroun à Annaia (près Michemiche).
Couvent de Notre-Dame à Meifouq (près Lehfed).
Couvent de St Cyprien à Kefifan.
Couvent de St Abda à Maad.
Couvent de Notre-Dame de Bon secours (Deir El Banat) (près Djoubail)
Antoche de Djoubail.
[8] Ecole de Bassah (près Houb).
Ecole de Kfar Haial (près Qortaba)/
Monastère de religieuses de St Jospeh à Djerebta.
Total : 9 couvents, 1 antoche, 3 écoles, 1 monastère.
————
Province de Kesrouan :
Couvent de Notre-Dame à Nesbai (Ghosta).
Couvent de St Roch à Marah El Mir (près Adjaltoun).
Couvent de St Joseph El Bordj.
Couvent de Notre-Dame à Tamiche (couvent généralice).
Antoche de Raachin.
Ecole de Batha (près Nesbai).
Ecole de Adjaltoun.
Ecole des SS. Apôtres Pierre et Paul à Ghobalé.
Monastère de religieuses de St Elie El Ras.
Total : 4 couvents, 1 antoche, 3 écoles, 1 monastère.
————-
Province d’El Meten et El Qatee :
Couvent de St Antoine Nabee (près Beit Chebab).
Couvent de St Michel Bahersaf (Bekfaia).
Couvent de Mar Moussa El Habachi à Daouar.
Couvent de St Michel Benabil (près Motain).
Couvent de St Jean Maron à Qobbei.
Couvent de St Elie à Kahlounié.
Couvent St Elie Matouchi à Chypre.
!ecole de Mouroudj (dépendant du couvent de Benabil).
Ecole de St Joseph à Motain.
Ecole de Hammanah.
Ecole de Chébanié (près Qobbei).
Ecole de Obédié (près Qobbei.
Ecole de St Joseph à Beskinta.
Ecole de St Antoine à Beyrouth (pour les Etudiants qui suivent les cours à l’université des Pères Jésuites.
[9] Antoche de St Antoine à Zahlé.
Antoche de Mouallaqat- Zahlé.
Antoche de Hoch EL Oumara (près Zahlé).
Antoche de Baalbek.
Monastère de religieuses de St Sassin à Beskinta.
Monastère de religieuses de St Maron à Qoneitra (près Beit Chebab).
Total : 7 couvents, 4 antoches, 7 écoles, 2 monastères.
—————
Province d’El Chouf ;
Couvent de St Antoine à Sir.
Couvent de St Jean Baptiste à Rechmaia.
Couvent de St Maron à Bir Senein.
Couvent de St Sauveur à Behannine.
Couvent Notre-Dame à Mechemouché.
Couvent de St Paul l’Ermite à Nabatié (région de Tyr)
Couvent de St Georges à Naamé.
Antoche de Jaffa.
Ecole de Ouadi-Chahrour (près Naamé).
Ecole de Ouadi-Djezzine (près Mechmouché).
Ecole de Bedadoun.
Ecole de Ain-Zebda Soghbin).
Ecole de Chaqadif.
Total : 7 couvents, 1 antoche, 5 écoles.
L’Ordre possède en outre dans les cinq provinces ci-dessus énumérées plusieurs églises paroissiales à l’usage des fermiers.

[10] Chapitre I
Etat général des couvents des trois Congrégations
Article I : Ordre Baladite ou Libanais.
Province de Djebbé.

[11] Chapitre I
Article I : Ordre Baladite ou Libanais.

Province de Djebbé


1 Couvent de St Antoine à Qazhaia.
Mgr Georges Habaqouq fit don de ce couvent à l’Ordre sous le généralat du Père Abdallah Qaraali en 1708 par un acte légal signé par le patriarche Mgr Iacoub Aouad et deux évêques.
L’Ordre dépensa 25867 piastres pour le restaurer et la plus grande partie des propriétés fut achetée depuis par les moines.
Le 17 novembre 1714 un grand bloc de rocher se détachant de la montagne détruisit une partie du couvent et causa la mort du Père Joseph El Boten, l’un des trois fondateurs, et du Frère Raphael El Haklani de Zouq Mosbeh. Les moines réparèrent la partie endommagée en 1716.
En 1753 par suite des vexations causées par les soldats campés près de Tripoli les moines durent abandonner le couvent jusqu’à ce que l’intervention du Consul de France à Tripoli leur eut obtenu la tranquillité. Le couvent dut agrandi graduellement. Le Père Pierre de Bedjderfel construisit l’église en 1865.
La plus grande des épreuves que ce couvent eut à souffrir lui fut causée ar l »armée égyptienne en 1840. A cette occasion il subit des pertes de la valeur de 31250 piastres par suite des rapines et des incendies dont les soldats furent les auteurs.
Ce couvent est situé dans une vallée profonde et isolée de tout village et habitations séculières. Il se compose de plusieurs corps de bâtiments très vastes, construits sans ordre suivant les contours du rocher auquel ils sont adossés.
La partie habitée par les Pères et les Frères Convers est restée dans l’état primitif ? Les cellules, au nombre de 70 ou 80, sont étroites, basses et éclairées par une seule fenêtre de petite dimension. Elles rappellent l’esprit de pauvreté, de recueillement et d’austérité qui animait les premiers habitants de ce couvent. Quelques [12] unes sont véritablement inhabitables pendant l’hiver par suite de l’humidité du rocher qui suinte à travers les murs, ou qui vient des terrasses. Le séjour cependant n’est pas malsain, au moins pour les cellules situées au midi qui regardent la vallée.
Les Frères Etudiants habitent dans les locaux primitifs et occupés par l’imprimerie aujourd’hui abandonnée.
Le couvent possède deux hôtelleries : la première intérieure et composée d’un corps de bâtiments nouvellement construit ; la seconde est au dehors du couvent à 150 mètres, à l’usage des pèlerins qui affluent à la bonne saison. Les bâtiments sont assez confortables, construits à la moderne, convenablement meublés, avec quartiers séparés pour les hommes et pour les femmes. Un Père est affecté au service des pèlerins et leur dit la messe dans une petite chapelle attenante à l’hôtellerie intérieure n’étant ouverte qu’aux hommes.
L’église du couvent est construite dans le rocher et pavée en marbre. Elle est assez longue mais très étroite. Tout y respire la dévotion et l’esprit monastique. On regrette que la voûte et le mur extérieur qui ferme le rocher du côté de la cour aient été décorés d’ornements de mauvais goût, peu en rapport avec l’austérité de la construction.
L’église compte sept autels, dont le principal tout en marbre est dédié à St Antoine le Grand. Toute la table est consacrée. Les autres autels sont en bois avec pierre d’autel mobile, et sont dédiés à la Ste famille, à St Elie, à St Ephrem et à St Maron.
La sainte réserve est gardée à l’autel principal dans les conditions voulues.
La sacristie pratiquée dans un prolongement du rocher du côté de l’épitre est assez vaste et bien disposée. Mais elle est très humide, très encombrée d’objets étrangers et manque d’air.
Les ornements et les aubes sont en abondance et généralement en bon état, et quelques-uns d’une grande valeur artistique. Mais les casiers destinés aux ornements sont trop étroits et mal conditionnés. Le Père chargé de la sacristie parait très pieux et avoir beaucoup [13] de goût pour sa fonction, mais il a peu d’idée de l’ordre et de la propreté.
La sacristie possède une très riche reliquaire en argent contenant une relique de la Vraie Croix, autour de laquelle sont disposés des reliques de la Ste Vierge, des SS. Apôtres et de St Antoine le Grand.
Les reliques paraissent authentiques, mais les religieux ont perdus les pièces qui en font foi.
On regrette partout dans les couvents l’absence des authentiques pour les reliques apportées de Rome.
La communauté de Qazhaia, y compris les moines qui séjournent aux environs pour surveiller les propriétés, comprend 63 religieux dont 25 Pères, 20 Frères Convers et 18 Etudiants.
Les propriétés du couvent consistent en mûriers, oliviers, vignes, terrains à semer et quelques immeubles affermés.
Le total des revenus des propriétés pour un triennat monte en moyenne au chiffre de 682794 piastres (le piastre d’ici vaut dix-huit centimes et demi (18 ½ centimes).
Les propriétés du couvent représentent une valeur totale, pour les mûriers, de 7000000 piastres à raison de 2000 piastres par drachme de vers à soie (on emploi 3500 drachmes), et pour le reste de 4300000 piastres, total : 11.300.000 piastres.
Le chiffre des revenus de la propriété ne correspond pas au chiffre de sa valeur, car l’émigration a été cause que les prix des terre et de la main d’œuvre sont montés considérablement tandis que le chiffre du rendement n’a pas augmenté.
(Voir page suivante le relevé des comptes du couvent depuis le 17 novembre 1904 au 25 juillet 1908).
[15] 2° Couvent de St Georges à Echache.
Le Père Ignace Blaibel Général de l’Ordre acheta, pour le couvent de Qazhaia, près de la moitié du village d’Echache à une dame française Marie Suzanne, veuve de Richard Germain, qui en était propriétaire, au prix de 7000 piastres.
En 1848, en vertu d’une décision prise par le Général Père Emmanuel Chebabi et ses Assistants, et avec l’autorisation du Patriarche Mgr Joseph El Khazen, on construisit un petit couvent dans la propriété d’Echache et on l’érigea en couvent automne sous le vocable de St Georges afin d’appuyer les maronites et de les protéger contre les véxations auxquelles ils étaient en butte de la part des infidèles.
Un tiers du couvent fut construit de 1880 à 1890. Le Père Rafoul nommé supérieur de ce couvent en 1890 ç agrandi le couvent et l’a fait tel qu’on le voit aujourd’hui.
Le couvent n’est bâti qu’à moitié. Les chambres du second étage qui a été élevé sur deux côtés du carré très convenable. Malheureusement les fondations ont été mal faites, et il s’en suit que plusieurs murs ont cédé et que la construction s’entrouvre en plusieurs endroits.
L’église n’est pas encore construite. Une pièce du rez de chaussée forme une chapelle provisoire qui est très étroite et insuffisante vu le nombre des paroissiens et fermiers qui la fréquentent.
La chapelle et l’autel principal sont dédiés à St Georges martyr et l’autel latéral à St Pantaléon martyr.
Les ornements seraient convenables mais souffrent beaucoup d’être entassés dans une armoire placée dans la chapelle même avec les linges d’autels et les cierges.
La communauté se compose de 12 moines, dont 5 prêtres et 7 Frères convers.
La propriété comprend des champs de mûriers arrosés abondamment, des oliviers, des vignes et du terrain à semer. La valeur totale des mûriers qui suffisent pour nourrir 700 drachmes de graines de vers à soie s’élève, à raison de 2000 piastres par drachme, au prix [16] de 1.400.000 piastres. Les oliviers, vignes et terrain à semer ont un prix total de 1.200.000 piastres. Valeur totale de la propriété : 2.600.000 piastres.
Les recettes nettes du couvent, défalcation faite des frais d’entretien de la propriété, ont donné pour la période allant du 17 novembre 1904 au 10 juillet 1908 la somme de 180.865 piastres et 20 paras. Les dépenses pendant la même période se sont élevées au chiffre de 218.261 piastres et 35 paras. D’où déficit de 37.396 piastres et 15 paras, dette qui pèse sur le couvent.
La situation financière très avantageuse de la propriété, va s’aggraver encore notablement de nouveaux emprunts que le Supérieur doit contracter, la récolte des olives ayqnt manqué absolument en 1908.

3° Couvent de St Antoine à Djedeidé (diocèse de Tripoli).
En 1848 les propriétés que le couvent de Qazhaia avait achetées successivement au village de Djédeidé en furent détachées pour former un couvent distinct qui fut érigé sous le vocable de St Antoine sous le généralat du Père Emmanuel Chebabi avec l’autorisation du Patriarche Joseph El Khazen. On commença par construire un bâtiment très simple. Le Père Laurent Chébabi Général fit élever les bâtiments actuels en 1859.
Le couvent, l’église et le maître autel ont pour titulaire St. Antoine le Grand.
Le couvent est bien bâti sur le modèle d’un khan ordinaire. Les cellules sont modestes et convenables au nombre d’une vingtaine. Le couvent est couvert en tuiles. L’Ordre et la propriété laissent à désirer dans les communes et les chambres des religieux.
La vie privée existe ici comme à Bsarma dans les cellules om se trouvent des ustensiles de cuisine.
L’église est à une seule nef très ordinaire sans grands défauts. Ni sacristie, ni confessionnal. L’autel principal est en pierre dédié à St Antoine, l’autel latéral du côté droit également en [17] pierre dédié à la Visitation de la Ste Vierge, l’autel latéral gauche en pierre dédié à St Jean Maron. Le tabernacle ferme bien. On voit dans l’église un tableau représentant la Piétà de Michel-Ange.
L’église est pavée en pierre.
On n’a pas érigé de clocher afin d’épargner à la terrasse un poids trop considérable. La voûte et les murs de la façade et du chevet de l’église ont un écartement assez considérable mais ne semblent pas présenter de danger.
Les calices sont très ordinaires mais bien dorés à l’intérieur de la coupe. On y possède un ciboire et un ostensoir assez convenables. La propreté n’est pas assez bien entretenue dans les vases sacrés.
Il s’y trouve un religauire [reliquaire] assez un grand dont la relique de la Vraie Croix a été enlevée. Il y a d’autres reliques mais sans authentiques. Les ornements de messe sont décents, quelques uns même assez beaux, mais sont tous serrés dans des armoires trop étroites les aubes et surplis sont froissés et d’une propreté imparfaite faute d’être pliés ou suspendus convenablement.
La communauté comprend 20 religieux, dont 11 prêtres et 9 Frères Convers.
La proproété consiste en champs de mûriers nourrissant 300 drachmes de vers à soie représentant une valeur de 600.000 piastres, en oliviers, terrains à semer et vignes valant 3.000.000 piastres… Valeur globale de la propriété ; 3.600.000 piastres.
Pendant le supériorat du Père Ephrem Sereel du 20 novembre 1904 au 5 juillet 1908 les recettes du couvent sont arrivées au chiffre de 158.237 piastres ½, et les dépenses au chiffre de 200.428 piastres ¼. D’où il résulte un déficit de 42.191 piastres ¼ qui constitue pour ce couvent une situation gravement obérée. Cette situation va s’aggraver par suite de la mauvaise récolte d’olive, principale ressource de ce couvent, en l’année 1908. Il faut cependant dire à la décharge du Supérieur actuel qu’il a trouvé à son entrée en charge le couvent endetté de 47.293 piastres, pour lesquelles il a dû payer un intérêt de 5577 piastres ¼, et qu’il [18] à le mérite d’avoir quelque peu allégé la dette du couvent, à savoir de 14.000 piastres sans recourir au moyen habituel de vente de propriétés.
——–


4° Couvent de Notre-Dame de Délivrance à Bsarma.
En 1886 le Père Martin Ghostaoui Général, conformément à l’avis de ses Assistants, érigea en couvent régulier cette propriété que le couvent de Qazhaia avait achetée en partie de la famille maronite Habiqa, qui habite actuellement Rechmaia. Le Père Daniel Hadati alors assistant fut chargé de la construction du couvent.
Cette fondation avait pour but de procurer un centre religieux avec une église aux maronites de cette région qui ne formaient qu’une petite minorité au milieu d’une population composée de musulmans et de grecs schismatiques. En raison de l’accroissement du nombre des maronites de la communauté fit construire à ses frais une église dans le village de Bsarma avec une école pour les enfants.
La propriété de ce couvent comprend des champs de mûriers nourrissant 150 drachmes de vers à soie, dont la valeur est de 300.000 piastres, ainsi que les oliviers, terrains à semer, vignes, etc. de la valeur de 3.000.000 piastres. Prix Total : 3.300.000 piastres.
Ce couvent, isolé des maisons séculiers, forme un bâtiment carré et complet avec cloitre ouvert sur trois côtés. L’église formant le quatrième côté est de construction ancienne, style ordinaire du Liban, de petites dimensions, pavée ne pierre. Le portail et la voute paraissent lézardés. Il s’y trouve 3 autels, dont le principal en marbre est dédié à N.D. de la Délivrance. Le tabernacle ne ferme pas. Pas de sacristie. Les ornements et calices sont assez nombreux et variés, mais la plupart très ordinaires et appartenant personnellement aux religieux qui les enferment dans de petits casiers dont ils gardent la clef.
Les cellules des religieux sont étroites, mal pavées, manquent d’ordre et de propreté en général. On y constate la vie privée par [19] les objets de cuisine qui s’y trouvent. Les salles du rez de chaussée, qui servent à la cuisine, à la dépense et au réfectoire, sont vastes et en bon état. Le salon est de grandes dimensions et confortable.
La communauté se compose de 9 Pères et 3 Frères Convers.
Comptes du triennat présentés par le Supérieur aux Visiteurs Apostoliques :
Recettes Dépenses
Novembre 1904 à septembre 1907, 103.240.05 Novembre 1904 à Septembre 1907, 121.555.05
Septembre 1907 au 30 juin 1908, 33.320 Septembre 1907 au 30 juin 1908, 66.634.25
Déficit, 51029.25

Ayant observé des irrégularité dans les comptes qui nous ont été présentés nous avons chargé le Général de faire une enquête minutieuse qui a eu pour résultat de constater que la dette réelle au 1er juillet 1908 était de 88.824 piastres dont 23.714 empruntées pendant le triennat et 65.110 pendant les neuf mois suivants.
Pendant son précédent triennat 1901-1904 le Supérieur Père Antoine Hasrouni avait vendu pour 91.240 piastres de propriétés (une faible partie de cette somme pendant le deuxième triennat). En novembre 1904, au commencement de son second triennat, le couvent n’avait pas de dettes.
En 9 mois, de septembre 1907 à juin 1908, le Supérieur a dépensé 66.634 piastres 25 paras, somme qui dépasse la moitié de ce qu’il avait dépensé pendant les 3 ans précédents.
——

5° Couvent de St Georges à Djennine Ekkar (Vilyet).
Le Père Laurent Chebabi Général acheta à Mgr Boulos Moussa la propriété de Djennine Ekkar qui était ruiné et y établit des religieux [20] pour faire droit à la demande instante de Patriarche et de l’Evêque de Tripoli et pourvoir aux besoins spirituels des maronites de la région.
La propriété qui est peu considérable comprend du terrain à semer produisant environ 1000 kilos de céréales, 200 oliviers, des mûriers nourrissant 80 drachmes de vers à soie, une vigne de la superficie d’un journal et une forêt ne donnant aucun revenu.
Le total des recettes pour la période du 20 novembre 1904 au 10 juillet 1908 a été de 30.968 piastres 30 paras. Les dépenses pendant la même période se sont élevées à 31.220 piastres 20 paras, laissant un déficit de 251 piastres 30 paras.
Nous n’avons pas pu visiter ce couvent à cause de son éloignement et des difficultés du voyage, mais nous avons convoqué les religieux composant la communauté au couvent d’Achahce où nous leur avons fait subir l’interrogatoire.

6°Antoche de Tripoli.
L’Ordre dès sa fondation a acheté un Antoche où Résidence à Tripoli. Cette résidence a été vendue aux Carmes en 1906 et remplacée par une autre qui a été achetée par le Général, Père Rafoul et le Supérieur de Qazhaia en partageant les frais entre les deux.

7° Ecole de St Joseph à Ban.
En 1806 sous le généralat du Père Simaan El Khazen l’Ordre fonda une école dans le village de Ban sous le vocable de St Joseph pour faire la classe aux enfants. Le Père Ephrem Bcherrani Général, après avoir démoli la vieille résidence fit élever à sa place un bâtiment plus spacieux avec une grande église, qui, par une bienveillante concession des moines, sert d’église paroissiale aux habitants [21] du village. Les religieux de l’école font la classe aux enfants et desservent la paroisse. Le personnel de la Résidence se compose de 2 Pères et 1 Frère Convers.
Les propriétés de l’école ont été en partie détachées de celles de Qazhaia et en partie achetées par l’Ordre.
Ces propriétés consistent en champs de muriers qui nourrissent 150 drachmes de vers à soie et représentent une valeur de 500.000 piastres, en oliviers, vignes et terrains à semer de la valeur de 200.000 piastres. Valeur totale des propriétés : 500.000 piastres.
Le total des recettes du novembre 1904 au 27 juillet 1908 s’est élevé à la somme de 18.563 piastres 35 paras. Les dépenses pendant cette période ont été de 19.707 piastres 25 paras, laissant un déficit de 3.143 piastres 30 paras qui a été soldé par le Supérieur sur son avoir personnel.
8° Ecole d’Audine (près de Djennine Ekkar)
Un Père réside à cette école qui n’est pas éloignée du couvent de St Georges à Djennine Ekkar.

9° Monastère des religieuses de Mar Simaan El Qarn.
Ce monastère était anciennement habité par des dévotes dépendant de l’Evêque de Tripoli. Sur la demande de Mgr Boulos Moussa le Père Ephrem Bcherrani Général l’acheta au prix de 20.000 piastres et solda une dette de 14.000 piastres dont le monastère était chargé.
Le sudit Général agrandit les bâtiments en 1875 et affilia à l’Ordre les trois décotes qui habitaient le monastère. Il acheta aussi des propriétés suffisantes pour nourrir 20 religieuses.
En 1902 le monastère menaçant ruine on le démolit et on bâtit à côté le rez-de-chaussée d’un nouveau monastère à la moderne avec le produit de la vente de quelques propriétés.
Les bâtiments affectés aux religieuses ne comprennent que ce rez-de-chaussée qui forme un carré avec une cour à l’intérieur. Les fenêtres des chambres extérieures sont très peu élevées de sorte que les religieuses peuvent être vues dans leurs cellules par les passants et causer avec eux, ce qui arrive fréquemment.
Une pièce du rez-de-chaussée de dimensions insuffisantes sert de chapelle. Les ornements et vases sacrés sont en nombre suffisant, convenables et conservés avec assez de soin dans une armoire placée dans la partie des religieuses qui est séparée du sanctuaire par une grille.
Valeur globale de la propriété :
1° Mûriers nourrissant 800 drachmes de vers à soie et ayant une valeur de 1.600.000 piastres.
2° Oliviers, terrain à semer, moulin, vignes, etc., représentant une valeur de 800.000 piastres. Total : 2.400.000 piastres.
La communauté comprend 30 Sœurs, et en plus 4 religieux, à savoir le procureur, le confesseur et 2 Frères.
Les recettes du 15 novembre 1904 au 1er août 1908 se sont élevées à la somme de 160.150 piastres, les dépenses ont été de 195.533 piastres 20 paras, d’où un déficit de 35.383 piastres.
Province de Djoubail et Batroun
[2] Chapitre I
Article I : Ordre Baladite ou Libanais.
Province de Djoubail et Batroun

L’émir musulman, Joseph Chehab, gouverneur de cette région fit don à l’Ordre Baladite en 1762, par un acte légal, des couvents ruinés de Notre Dame de Meifouq, de Houb, de Kefifan, de l’Antoche de Djoubail ainsi que des églises situées soit au-dedans soit au dehors des remparts de cette ville et de plusieurs propriétés. Il fit cette donation par l’intermédiaire de Saad El Khouri et Simaan Bittar, ses hommes d’affaires, afin de repeupler la province de Djoubail et Batroun que lq plupart de ses habitants maronites avaient abandonnée pour échapper aux vexations qui leur venaient de la part de Métoualis maitres du pays.
Les moines commencèrent à mettre ces propriétés en culture au prix de beaucoup de travaux et de peines. Grâce à leur influence et à leur protection les maronites, prenant courage, vinrent se fixer autour des monastères. Les moines eurent aussi beaucoup à souffrir de la part des Métoualis qui à différentes reprises massacrèrent plusieurs d’entre eux et pillèrent les couvents. Avec une grande générosité ils cédèrent aux maronites qui venaient s’établir autour d’eux une grande partie des propriétés qu’ils avaient reçues de l’émir. Le Patriarche d’alors et l’Evêque diocésain ratifièrent de grand cœur les donations faites par l’émir à l’Ordre.

1° Covent de St Antoine à Hoube près Tannourine.
Diocèse patriarcal.

Ce couvent fut donné à l’Ordre par l’émir Chehab en même temps que ceux de Kefifan, Meifouq, etc…
Le couvent et l’église ont été reconstruits en 1901. Le couvent forme un carré régulier avec 2 côtés à cloître fermé. Les chambres sont fort convenables, quelques unes vastes, bien éclairées, le tout de bien goût et bien tenu.
L’église de style libanais ordinaire a trois beaux autels en marbre, le maitre autel dédié à St Antoine le Grand, l’autel latéral droit à St Michel et l’autel latéral gauche à la Ste Vierge. Elle est pavée aussi en marbre, l’une des églises les plus propres et les plus convenables du Liban.
Les ornements sont convenables et bien tenus en général, mais portant beaucoup de tâches de cire et quelques déchirures çà et là. Ils sont rangés dans in très beau meuble placé dans l’église. Pas de sacristie.
Les vases sacrés sont irréprochables.
Les messes paraissent célébrées avec dignité et recueillement par les prêtres du couvent.
La communauté se compose de 25 religieux, y compris 2 Ermites, dont 10 Pères et 15 Frères.
La propriété dont la plus grande partie est attenante au couvent et abondamment arrosée par plusieurs sources, comprend des champs de muriers nourrissant 700 drachmes de vers à soie et représentant une valeur de 1.400.000 piastres ; des vignes, terrains de culture, oloviers, moulins de valeur de 1.000.000 piastres.
Valeur totale : 2.400.000 piastres.
Relevé des comptes pour la période : 19 novembre 1904 à 19 août 1908 :
Recettes 274965 Dépenses 508.990.20
Déficit 34025.20 308.990.20
308.990.20
A ce déficit il faut ajouter une dette précédente vis-à-vis de Ibrahim Khouri de 33.000 piastres ce qui porte le montant des dettes du couvent de Houb à la somme de 67.025 piastres 20 paras. Mais le couvent a encore à percevoir comme rentes pour l’année 1908 environ 18000 piastres des affermages de jardins et autres. De plus le couvent a des créances à recevoir pour la valeur de 11.634 piastres 30 paras.
2° Couvent de St Chellita à Quettara.
En 1848 en vertu d’une décision prise par le conseil généralice le Père Emmanuel Chebabi Général détacha un tiers des propriétés du couvent de Meifouq pour ériger un couvent sous le vocable de Mar Chellita dans l’endroit appelé El Quettara. Son successeur dans la charge de Général le Père Laurent Chébabi fit ériger les gâtiments tels qu’ils sont actuellement.
Le couvent présente un ensemble de constructions très régulières avec rez-de-chaussée et un étage, et cloître sur trois côtés, dont un est fermé. L’Ordre et la propreté y règnent sans luxe.
L’église, assez vaste et solide construction, est dédiée à Saint Chellita, pacée en pierre, avec trois autels en bois, dont le principal est dédié à St Chellita, l’autel latéral droit à la Ste Vierge et l’autel latéral gauche à la Ste Famille. Les pierres d’autel sont en bois fixé. Le tout en bon état et propore.
Pas de sacristie ni de confessionnal. Les femmes ne fréquentent pas l’église qui n’a pas de porte extérieure.
Tous les ornements sont en bon état, quelques uns en drap d’or et d’argent assez remarquables, grand nombre de calices et généralement beaux. Deux vieux calices qui servent au commun des religieux ne sont pas dorés à l’intérieur. Nous avons donné l’ordre qu’on les fasse redorer.
On y conserve un reliquaire à colonnes avec une relique insigne de la Vraie Croix au milieu.
Comme situation, construction, mobilier, climat, ce couvent est un des meilleurs de l’Ordre Baladite. DE plus son état financier qui est assez florissant sans dettes révélé un assez bonne administration, supérieure à celle de la plupart des autres couvents, bien que le Supérieur soit d’une ignorance et simplicité excessives.
A un quart d’heure du couvent on trouve l’ermitage, construction assez simple avec une petite chapelle bien tenue et fréquentée par les personnes qui vont recommander aux prières de l’Ermite, et à côté de l’ermitage un petit enclos planté en vigne que cultive l’Ermite.
La communauté comprend 16 religieux dont 7 Pères, parmi lesquels un ermite, et 9 Frères.
La propriété représente une valeur de 1.600.000 piastres pour les mûriers qui nourrissent 800 drachmes de vers à sois ; et de 800.000 piastres pour les vignes, oliviers, terrains de culture, moulin et forêts. Valeur totale : 2.400.000 piastres.
Comptes du couvent du 28 novembre 1904 au 30 août 1908 :
Recettes 212034.35 Dépenses 187179.30
Reste un actif de 24855.05
212034.35 212.34.35
Note : Une accusation, qui paraît assez fondée, a été avancée par plusieurs religieux contre le Père Ioussaf Provincial et Supérieur effectif du couvent de Quettara, à savoir qu’il fait des dépenses considérables en faveur de sa famille et en cadeaux au Patriarche, aux évêques et aux notables.
Selon les calculs qui nous ont été présentés par le Père Georges de Djadj, intendant des propriétés, le montant des recettes annuel ne serait pas moins de 56930 piastres et le montant des dépenses annuelles ne dépasserait pas 40688 piastres. Il résulterait de ces statistiques que l’actif du couvent au 30 août 1908 devrait s’élever à 65048 piastres au lieur de 24855 piastres. S’il ne se produisait pas de gaspillage et de jeu dans les comptes.
3° Couvent de Mar Iacoub El Hosson.
En 1859 en vertu d’une décision prise par le Père Général Laurent Chebabi et son conseil les terres de ce couvent furent détachées de celui de Houb dont elles étaient la propriété et on y érigea un couvent sous le vocable de Mar Iacoub de Nisibe. Le but de cette fondation était de secourir les maronites vivant à Douma et dans les villages voisins au milieu d’une population non catholique. Le Général agrandit la propriété du couvent par des achats subséquents.
Le couvent est situé dans un emplacement très salubre. Le climat y est tempéré. Les bâtiments forment un carré selon le style ordinaire des Khans, avec rez-de-chaussée et un étage. Les cellules sont de petites dimensions. L’ordre de la propreté y laisse à désirer.
L’église occupe un côté du carré, elle est de dimensions moyenne, bâtie il y a quelques années, pavée en marbre, avec autel en pierre dédié à St Jacques. Le S. Sacrement n’y était pas conservé jusqu’à l’époque de la Visite.
Les ornements et vases sacrés sont en mauvais état et rangés sans ordre dans un placard placé dans l’église. La propreté ses linges d’autel est très négligée.
La communauté ne comprend que 2 Pères et 3 Frères.
La propriété qui est en général très négligée se compose de champs de mûriers nourrissant 70 drachmes de vers à soie et représentant une valeur de 140.000 piastres ; en plus des vignes mal soignées, forêts et terrains de culture valant 300.000 piastres. Valeur totale : 440.000 piastres.
Comptes du triennat 1901-1904 :
Recettes 257.824 Dépenses 248056.25
Déficit 10211.25
248035.25 248035.25
Le déficit a été couvert par le Supérieur sur son avoir personnel. Quant aux ventes faites par le Père Emmanuel Zouki et les irrégularités des comptes voir le procès relatif à ce Père.

4° Couvent des SS. Sergius et Bacchus à Qortaba
En 1815 les habitants de Qortaba se rendirent à Tamiche et prièrent le Père Ignace Blaibel Général de l’Ordre d’accepter un legs pieu consistant en une église et dix charges de feuilles de mûriers pour pourvoir à leur besoin spirituels et ouvrir une école pour l’éducation de leurs enfants. L’offre fut acceptée et le Général se rendant à Qortaba rédigea en présence de l’Evêque diocésain Mgr Germanos Tabeth l’acte officiel d’acceptation. On érigea immédiatement une résidence qui fut placée sous la direction du Père Bernard Dobayé et on organisa une confraternité pour le village. Le Général acheta aux Métoualis pour ce couvent des terres pour la valeur de 359500 piastres qui forment la propriété actuelle de ce couvent.
Les revenus de la maison étant devenus suffisants pour l’entretien d’une communauté la maison fut érigée en couvent régulier et les bâtiments qui existent actuellement furent construits en 1823.
Les moines eurent beaucoup à souffrir à différentes reprises de la part des Métoualis qui leur causèrent de graves dégâts en incendiant le couvent, coupant les arbres etc.
Le couvent de Qortaba, comme la plupart des couvents du Liban, est formé par un carré de bâtiments ayant un rez-de-chaussée et un étage qui se termine en terrasse, avec une cour au centre. Au rez-de-chaussée se trouvent la cuisine, le réfectoire, le cellier, la cave, pièces assez spacieuses et convenables. L’étage comprend une vingtaine de cellules assez petites mais suffisantes.
L’église, de dimension moyenne et de style très ordinaire, a 3 autels dont le principal en marbre. Pas de sacristie. Les ornements et vases sacrés sont en nombre suffisant mais rangés en désordre dans des tiroirs étroits. La propreté y laisse beaucoup à désirer, on se sert longtemps des mêmes linges sans les faire laver.
La communauté se compose de 15 religieux dont 8 Prêtres et 7 Frères Convers.
Les propriétés du couvents de Qortaba et de la résidence de Kafr Haial représentent une valeur de 1.600.000 piastres pour les mûriers qui nourrissent 800 drachmes de vers à soie, et de 1.000.000 piastres pour oliviers, vignes, terrains à semer, etc. Soit un total de 2.600.000 piastres.
Relevé des comptes pour le gouvernement du Supérieur actuel c’est-à-dire du 1er novembre 1905 au 23 septembre 1907 :
Recettes 80.728.30 Dépenses 85.480.25
Reste donc un déficit de 4.751 piastres 35 paras qui, selon les dépositions reçues à Qortaba doit être imputé à l’administration irrégulière du Supérieur. La moyenne annuelle des recettes est de 43.900 piastres d’après les comptes présentés par le Supérieur.
5° Couvent de St Maron à Annaia.
En 1814 Joseph et David d’Ehmedj donnèrent au Père Ignace Blaibel Général l’ermitage des SS. Pierre et Paul qui subsiste encore non loin du couvent. Le même Général acheta des propriétés considérables dans le voisinage aux Cheiks des Métoualis qui peuplaient toute cette région, pour la valeur de plus de 200.000 piastres. Il construisit une partie du couvent de St Maron pour le bien et l’avantage de la religion et en particulier des Maronites de ce pays. Il réserva une somme importante pour achever la construction du couvent, travail qui fut effectué sous le Père Emmanuel Chebabi Général. La religion catholique a été affrmie par cette fondation et s’est développée dans la région.
Le couvent est de même style que Qortaba, bâtiments simples et vieux se terminant en terrasses. Les cellules sont petites mais assez propres.
L’église bien située sur un côté du carré dans une situation élevée, est à une seule nef, très propre et peinte à neuf. Il s’y trouve 3 autels en bois avec pierre d’autel en bois fixé, le maître autel dédié à St Maron, le second à la Ste Famille et le troisième à St Georges. L’ornementation des autels est de très bon goût.
Pas de sacristie. Les ornements et les vases sacrés sont en bon état et bien rangés dans deux meubles assez grands placés dans l’église. Le Sacristain est intelligent et a à cœur la propreté.
Les huiles saintes sont conservées avec soin, comme dans toutes les églises, dans des boites en fer blanc.
Le pavé de l’église est en pierre très convenable. Un clocher qui contient deux cloches superposées surmonte l’église, il a été construit par le Supérieur actuel.
C’est une des églises les plus propres et les mieux tenues que nous ayons trouvés chez les Baladites.
La communauté se compose de 22 religieux y compris 2 ermites, dont 11 Pères et 11 Frères Convers.
La propriété représente une valeur de 1.600.000 piastres pour les mûriers qui nourrissent 800 drachmes de vers à soie, et de 1.200.000 piastres pour les oliviers, vignes et terrains à semer. Total de la valeur : 2.800.000 piastres.
Comptes pour le triennat de novembre 1904 au 26 septembre 1907 :
Recettes 22.433.15 Dépenses 138.998.30
L’actif de 90.434 piastres 25 paras, résultat de la balance du trimestre, a été consacré à l’amortissement des dettes laissées par les Supérieurs précédents.
Comptes pour la période du 26 septembre 1907, 8 septembre 1908.
Recette 59.216.35 Dépenses 60.165.05
Reste un déficit de 948 piastres 10 paras. Au 8 septembre 1908 le couvent de St Maron est encore obéré d’une dette de 100.000 piastres.
6° Couvent de Notre-Dame à Meifouq.
Le couvent fut donné à l’Ordre en 1762 par l’émir Joseph Chehab comme il a été dit plus haut. Il a été rebâti à neuf depuis une vingtaine d’années par les différents Supérieurs qui se sont succédé à Meifouq d’après un plan assez grandiose. Il comprend 4 ailes de bâtiments avec une cour au centre, de vastes corridors voutés, des chambres spacieuses à grandes fenêtres, le tout bien conçu et bien proportionné. La propreté et l’ordre y sont bien observés. C’est le plus beau couvent de l’Ordre au point de vue de la structure. La seule chose qui y manque c’est l’église. Une pièce du couvent sert de chapelle provisoire en attendant qu’on mette à exécution le projet qu’on a de bâtir une église à côté du couvent.
Tous les travaux ont été exécutés avec les épargnes faites sur les revenus du couvent et sans contracter aucune dette.
Depuis quelques années on y a installé un scolasticat pour les étudiants de l’Ordre.
La communauté se compose de 48 religieux dont 11 Père, y compris un ermite, 22 Frères Convers et 15 étudiants.
La propriété du couvent comprend des champs de mûriers qui nourrissent 2000 drachmes de vers à soie et représentent une valeur de 4.000.000 piastres, des oliviers, vignes, terrains de culture et immeubles de la valeur de 1.400.000 piastres. Total : 5.400.000 piastres.
Comptes pour la période du 28 novembre 1904 au 4 septembre 1908 :
Recette 447.574.25 Dépenses 412.820.30
Il reste donc au 4 septembre 1908 un actif de 34.753 piastres 35 paras.
7° Couvent de St Cyprien à Kefifan (Diocèse patriarcal).
L’Ordre Baladite reçut ce couvent de l’émir Chehab en même tem^s que ceux de Meifouq, Houb etc.
Ce couvent est bâti au complet sur un plan régulier formant un carré parfait avec l’église.
L’église, érigée sous le vocable de St Cyprien martyr, est assez petite mais décorée avec goût, avec 3 autels et le pavé en marbre. Tous ces embellissements ont été exécutés, aisni que la restauration d’une partie du couvent, par le Père Ignace Tannourine l’orsqu’il était Supérieur de ce couvent.
Le maître autel est dédié à St Cypren et Ste Justine, l’autel latéral droit au Sacré Cœur et l’autel latéral gauche à N.D. des sept Douleurs.
Près de l’église, au rez-de-chaussée du couvent on a disposé une chapelle dont la porte donne à l’extérieur, avec un autel consacré à la Ste Vierge, contenant le tombeau du Père Naamralla Hardini, mort il y a 50 ans, dont le corps conservé intact, est un objet de vénération et de pèlerinage dans le pays.
Le couvent avec une aile ancienne entourée d’un cloître peut loger 50 religieux. En entassant les Novices dans dortoirs le Père Ignace Tannourine avait fait de la place pour 75 religieux qu’il entretenait convenablement des revenus du couvent.
L’église et le couventont conservé un air de propreté dû aux travaux du précédent Supérieur, mais bien des détails accusent la négligence de l’administration actuelle. Ainsi les nappes d’autel manquent de propreté, le ciboire contenant les Stes Espèces est en mauvais état à l’intérieur et à l’extérieur.
Le principal noviciat de l’Ordre Baladite se trouve dans ce couvent depuis un certain temps.
La communauté comprend 12 religieux dont 6 Pères et 6 Frères, et en plus 12 Novices.
La propriété comprend des champs de mûriers nourrissant 350 drachmes de vers à soie et représentant une valeur de 700.000 piastres, en plus des champs de culture, oliviers, vignes, forêts, etc. ayant une valeur de 1.000.000 piastres. Valeur totale : 1.700.000 piastres.
Comptes du 18 novembre 1904 au 30 septembre 1907 :
Recettes 140.409.25 Dépenses 12.641
Reste donc un actif de 14.768 piastres 25 paras.
Comptes du triennat sous le supériorat du Père Ignace Tannourine du 19 novembre 1901 au 13 septembre 1904 :
Recettes 130.482.20 Dépenses 126.178.
Reste un actif de 4.304 piastres 20 paras.
Il faut noter que pendant le triennat du Père Ignace Tannourine la communauté compta en moyenne 55 religieux, tant profès que Novices. Pendant une période de tempte elle compta jusqu’à 75 religieux.
Pendant ce triennat furent accomplis des travaux importants, tels que réparations, construction d’autels en marbre, pavage de l’église et du couvent, construction d’une grande citerne.

8° Couvent de St Abda à Maad.
Le Père Marc El Kafahi Général avait acheté pour l’Ordre une propriété à Maad. Les religieux y fondèrent en 1795 un couvent auquel fut annexée une école pour les enfants du village.
Le couvent est situé sur le sommet d’une colline. Bien que la position en paraisse salubre les religieux se plaignent de la violence du vent et de l’humidité.
Les bâtiments formant un carré avec une cour au centre sont très simples, érigés d’après le style ordinaire des khans. Ils comprennent un rez-de-chaussée affecté aux salles communes, telles que le réfectoire la cuisine, ainsi qu’au cellier, à la cave et aux écuries ; au dessus un étage partagé en cellules de petites dimensions avec un corridor du côté de l’intérieur. La propreté et l’hygiène y sont négligées.
L’église est en rapport avec le couvent, de petite dimension, pavée en pierre, avec deux autels sont le principal, dédié à Saint Abda, en plâtre sculpté, est l’ouvrage d’un religieux artiste du couvent qui confectionne aussi des statues.
Les ornements et vases sacrés sont en nombre suffisant, mais rangé sans ordre dans des placards à tiroirs étroits placés dans l’église même.
La communauté compte 15 religieux dont 9 Père et 6 Frères.
La propriété représente une valeur de 1.000.000 piastres pour les mûriers et de 900.000 piastres pour oliviers, terrains de culture et immeubles : total 1.900.000 piastres.
Relevé des comptes du 19 novembre 1904 au juillet 1907 :
Recettes 118.759.15 Dépenses 114.759.20
Reste donc un actif de 4000 piastres.

9° Couvent de Notre-Dame du Bon Secours (vulgairement Deir El Banate à Djoubail.
Le Cheikh Mansour Dahda, avec l’autorisation de l’émir Joseph Chehab, fit don à l’Ordre Baladite en 1770, par cet acte légal du couvent ruiné de Deir El Banat, sous le généralat du Père Marc El Kafahi. Les religieux réparèrent de leur mieux le couvent et l’occupèrent. En 1903 le Général Père Namatalla El Kafri rebâtit le monastère tel qu’il est actuellement en chargeant la caisse généralisse des dettes qu’il avait contractées pour faire cette restauration. Ces dettes ont été soldées par le Général actuel Père Joseph Rafoul.
Ce couvent a été construit à la moderne, couvert en tuiles. Les chambres au nombre d’une quinzaine sont assez spacieuses et convenables.
L’église n’est qu’une très pauvre chapelle comme construction, dimensions et ordre. Il s’y trouve 2 autels en bois grossièrement peints avec pierres d’autel en planches mobiles. Les 2 autels, comme le couvent et l’église, sont consacrés à N.D.Auxiliatrice. Les 2 tableaux représentant la Madone sont médiocres. Pas de sacristie on y trouve des ornements et vases sacrés assez convenables et en nombre suffisant.
D’après une information que nous avons reçue dernièrement du Général on est en train de reconstruire cette église sur un plan plus convenable.
La communauté compte 14 religieux, dont 6 Pères et 8 Frères Convers.
La propriété comprend des champs de mûriers, magasins, vignes et terrains de culture. Les mûriers ont une valeur de 600.000 piastres et le reste vaut 200.000 piastres. Valeur totale : 800.000 piastres.
Relevé de comptes du 28 septembre 1907 au 15 juin 1908 :
Recettes 15826 Dépenses 26096
Au 15 juin 1908 le couvent se trouvait donc en déficit de 10270 piastres, mais ce déficit sera couvert par le produit des récoltes de l’année. Le Supérieur actuel à son entrée en charge à Deir El Banat en 1905 trouva un déficit de 11278 piastres.
Les comptes pour 2 ans du 28 novembre 1905, 28 septembre 1907 ont été comme suit :
Recettes 64157.30 dépenses 64157.30
Ne laissant aucune différence.
Le couvent est tenu de célébrer 9 messes par an, à savoir 5 pour Joseph El Hakim de Djoubail et 4 pour Pharès Chahin pour des legs pieux consistant en vignes, boutique et terrains reçus des deux donateurs susmentionnés.

10° Antoche de Djoubail.
Cet Antoche est situé au milieu de la ville. La maison est spacieuse et bien bâtie, tout à côté de l’église paroissiale qui est desservie par les Pères.
L’église dont une partie a été bâtie par les Croisés est à trois nefs, pavée en marbre avec trois autels en marbres. La propreté et l’ordre y règnent suffisamment. Les ornements et les vases sacrés sont dans un état convenable.
Deux Pères et 1 Frère résident à l’Antoche. Ils desservent la paroisse et vivent des droits d’étole et du produit de quelques petites propriétés.

11° Ecole de Bassah.
Cette propriété a été détachée du couvent de Houb sous le généralat du Père Ephrem Bcherrani en 1870. Agrandie par les achats faits par l’Ordre et par un petit legs pieux donné par un habitant de Kfour en vue de l’entretien d’une école dans son village. Cette résidence se trouve entre les couvents de Mar Iacoub El Hosson et de Houb, à environ 2 heurs du premier et 1heure ½ du second.
Deux Pères y résident. L’un des deux fait l’école dans le village voisin de Kfour.
Le Père Maron, Vicaire de cette résidence, est en train de construire un couvent complet avec l’autorisation du défunt Général Père El Kafri.
La propriété de la résidence comprend des mûriers nourrissant 70 drachmes de vers à soie, ayant une valeur de 140.000 piastres ; des vignes, terrains de culture, oliviers, moulin, de la valeur de 300.000 piastres, soit une valeur totale de 440.000 piastres.
Comptes de novembre 1904 au 18 août 1908 :
Recettes 90615.25 Dépenses 90620.08
Reste un déficit de 4 piastres 20 paras et en plus les impôts des l’année à payer dont le montant n’est pas connu.

12° L’école de Kfar Haial près Qortaba.
Cette école a été détachée de Qortaba en 1851, dont elle était jadis la propriété sous le généralat du Père Laurent Chebabi qui agrandit aussi cette propriété par des achats faits aux chefs Métoualis.
Deux Pères et 1 Frère y résident. L’un des deux Père dessert une paroisse voisine située à côté de la résidence est un lieu de pèlerinage assez fréquents.
Relevé des comptes de la résidence pour la période du 25 mai 1905 au 23 septembre 1907.
Recettes 19999.10 Dépenses 22137.10
Reste donc un déficit de 2138 piastres.

13° Ecole (résidence) de Saqui-Lehfed.
Cette résidence, située dans le village de Saqui-Lehfed, non loin de Quettara, a été fondée sous le généralat du Père Marinos Darouni en 1896 par le Père Emmanuel Maron de Djadj, Vicaire de la résidence, qui, au prix de 50.000 piastres y a acheté une propriété et bâti une maison.
Le Père Emmanuel y réside avec un autre Père qui fait l’école aux enfants du village.

14° Monastère de St Jospeh à Djerebta.
Ce monastère a été fondé en 1897. Quelques religieuses du monastère de Mar Simaan El Qarn, parmi lesquelles la Mère Ursula Doumeth, Supérieure actuelle de ce monastère, dans le désir de pratiquer la vie commune parfaite, qu’elles ne trouvaient pas à Mar Simaan, et en même temps de s’établir sous un climat moins rigoureux, sollicitèrent de Mgr le Patriarche et du Père Général l’autorisation de faire une nouvelle fondation et l’obtinrent. Elles s’établirent donc à Djerebta s’astreignant à la pratique de la vie commune telle qu’elle est prescrite par la Règle.
Le nombre de religieuses s’est accru peu à peu. Il est actuellement de 11 y compris une Novice.
Le monastère est encore très incomplet. Il comprend un rez-de-chaussée, dont un epièce a été convertie en chapelle provisoire et une autre sert de réfectoire, et au-dessus un étage avec 11 cellules. Le tout est tenu avec beaucoup d’ordre et de propreté.
Les ornements et vases sacrés, dont quelques uns riches et beaux, sont en assez grand nombre et conservés avec soins.
Un Père de l’Ordre, aumônier et confesseur des religieuses, habite dans une maison séparée à côté du monastère avec un Frère chargé des commissions et de la surveillance des propriétés. Ces deux religieux, quant à la pauvreté, mènent la vie commune avec les religieuses.
La propriété ne comprend que quelques pièces de terrains cachetées avec les économies de la communauté ou données par les parents de la Supérieure, ne rapportent annuellement que 800 ou, au plus, 1000 piastres.
A l’époque du Chapitre général de 1904 il fut décidé par le conseil du Général et des Assistants, sur la demande du Patriarche, qu’on assignerait au couvent de Djerebta quelques portions des propriétés des monastères de Meifouq, Qortaba, Annaia et Maad. Cette décision ne fut pas exécutée par suite de l’opposition qu’elle rencontra auprès des Supérieurs des susdits monastères.
A la suite de la Visite faite à ce monastère nous avons prié le Général de l’Ordre d’effectuer l’acquisition d’une propriété située dans le voisinage du monastère afin de tirer cette communauté si digne d’intérêt à cause de l’excellent esprit religieux qui l’anime, de la grande gêne financière dans laquelle elle vit. Nous espérons que le Père Général ne tardera pas à réaliser nos désirs.
Relevé des comptes du monastère pendant la période de 3 ans 1/2. Le total des recettes, en y incluant les honoraires reçus par l’aumônier pour messes et funérailles, s’est élevé à la somme de 12036 piastres 20 paras. Les dépenses de la communauté pendant cette période ont été de 49020 piastres 15 paras, somme à laquelle il faut ajouter 21353 piastres dépensées en achats de propriétés. Total des dépenses 70373 piastres 15 paras, d’où résulte un déficit de 58366 piastres 35 paras. Ce déficit a été comblé par les secours que la Père Supérieure a su obtenir de ses parents et d’autres bienfaiteurs.

 

Chapitre I
Etat général des couvents des 3 Congrégations
Article I. Ordre Baladite ou Libanais
Province de Kesrouan.

1° Couvent de N.D. des Victoires à Nesbai près Ghosta.
Le Père Martin Saba Ghostaoui construisit un beau couvent style moderne dans la propriété qui avait été achetée pour l’Ordre par le Père Elias Khalifé. Il l’ameubla convenablement et lui acheta des propriétés suffisantes pour l’entretien d’une vingtaine de religieux.
Le principal scolasticat de l’Ordre y a été installé il y a un certain nombre d’années.
Le couvent forme un beau carré bâti régulièrement avec sous-sol et deux étages et une cour au centre. Les appartements sont assez vastes et bien éclairés. Une propreté parfaite y règne.
L’église bâtie sur une situation surélevée, forme un des quatre côtés du carré. C’est un vaste et bel édifice avec 5 autels en marbre. Le maitre autel est dédié à l’ !assomption de la Ste Vierge, le premier autel latéral à St Maron, le deuxième à la Présentation de Notre-Seigneur, le troisième à l’Immaculée Conception (N.D. de Lourdres) et le quatrième à St Joseph. La propreté et l’ordre y brillent.
Il y a quelques reliquaires sur le maitre autel.
La sacristie est spacieuse et très bien disposée pour les armoires. Les vases sacrés et les ornements sont convenables, pais de matière et forme très simples. La sacristie possédait autrefois beacoup de richesses qui ont été gaspillées.
Le personnel comprend 11 Pères, 2 Frères Convers et 32 Etudiants en tout 45 religieux.
La propriété représente pour les mûriers qui nourrissent 650 drachmes de vers à soie une valeur de 1.300.000 piastres et pour les autres biens une valeur de 200.000 piastres. Valeur totale : 1.500.000 piastres.
Comptes du 17 novembre 1904 au 9 octobre 1907 :
Recettes 166.601.30 piastres Dépenses 376.909.35
Recouvrement d’une créance Laissé par P. Martin Ghostaoui : 26.622.10
Fourni par P. Rafoul : 100510
Déficit 80.409.35
376.909.35 376.909.35
Le couvent se trouve donc en déficit de 80.409 piastres qui constitue sa dette actuelle. Le scolasticat étant à la charge du Général il est indispensable d’assigner à l’entretien des scolastiques des rentes annuelles plus considérables, tant par tête, les revenus du couvent ne pouvant pas suffire pour un si grand nombre de religieux.
2° Couvent de St Roch à Marah El Mir près d’Adjaltoun.
En 1846 le Général Père Saba El Akouri détacha les propriétés généralices situées à Adjaltoun et à Nahr Salib pour y ériger un couvent sous le vocable de St Roch au village de Marah El Mir à 2 ½ heures d’Adjaltoun. En 1851 le Père Laurent Chebabi Général fit bâti le couvent et l’église qui existent actuellement. L’église du couvent sert d’église paroissiale aux fermiers et aux habitants du village, l’Evêque diocésain ayant fait don au couvent d’une église ruinée avec quelques propriétés à condition que les moines pourvoiraient aux besoins spirituels de la paroisse.
Les bâtiments actuels sont vieux et érigés d’après le style très vulgaire des khans. Le couvent n’offre guère de commodités pour la vie religieuse conventuelle. Il a été approprié à l’occasion de notre visite. Il est assez bien doté en revenus bien qu’endetté actuellement depuis le précédent Chapitre.
L’église, très ordinaire comme édifice et de moyennes dimensions, a deux autels dont le principal dédié à St Roch et l’autel latéral à St Michel.
Pas de sacristie. Les ornements et vases sacrés en nombre suffisant sont rangés dans des meubles trop étroits, selon la coutume générale.
Le couvent tient une petite école pour les enfants du village.
La communauté se compose de 2 Pères et 4 Frères.
Les mûriers du couvent nourrissent 350 drachmes de vers à soie et représentent une valeur de 700.000 piastres. Le reste des propriétés, vignes terrains de culture, oliviers, forêts, a une valeur de 200.000 piastres. Valeur totale : 900.000 piastres.
Le chiffre des recettes et des dépenses du triennat a été grossi par des achats et des ventes de propriétés, le Supérieur actuel ayant vendu pour 11.000 piastres de ropriétés et acheté de nouvelles pour 11.657 piastres.
Comptes du 7 novembre 1904 au 6 octobre 1908 :
Recettes 94755.35 Dépenses 81599.15
Déficit 1.575.20 Achat de terrains 11.000
Constructions et réparations 3732
96.351.15 96.351.15
Ce déficit de 1.575.20 ajouté à la dette de 9700 laissé par le prédécesseur du Supérieur actuel fait monter la dette actuelle du couvent à la somme de 11.275 piastres 20 paras.

3° Couvent de St Joseph El Bordj.
En 1746 Mr Chahin Moussa El Hajlani, maronite de Zouk Mosbé fit don de cette localité au Père Joachim El Haklani Général de l’Ordre pour avoir part aux messes et aux privilèges de l’Ordre. Ce monsieur vécut quelque temps au couvent et fut enterré à côté de l’église. Les moines dépensèrent 1.000 piastres pour adapter les bâtiments aux exigences monastiques.
En 1840 ce couvent souffrit des dégâts s’élevant à la valeur de 21.490 piastres par suite des déprédations des soldats Egyptiens. La plus grande partie des propriétés de ce couvent a été achetée par l’Ordre. Le couvent est bâti très simplement d’après le style ordinaire des khans, et sur des dimensions restreintes, avec rez-de-chaussée et un étage ayant un corridor couvert du côté de l’intérieur. Les chambres au nombre d’une dizaine sont assez propres. Le tout est très pauvre.
L’église est petite, pauvre, Blanche à la chaux, mais ne manque pas de propreté et de décence.
L’autel principal, en pierre et en plâtre, est dédié à St Joseph avec pierre d’autel en marbre mais brisée dont les morceaux ont été scellés. L’autel latéral en bois avec pierre d’autel en bois mobile est dédié à la Ste Famille.
Un reliquaire contenant une relique de la Vraie Croix est exposée au-dessus de l’autel majeur.
Pas de sacristie. Le meuble contenant les calices et ornements est convenable mais trop étroit. Les calices sont convenables et ont l’intérieur de la coupe bien doré.
Le ciboire est très petit et incommode. L’ostensoir est mesquin. L’hostie consacrée pour l’exposition du St. Sacrement n’est pas assez fixée dans la lunule. Le corporal du tabernacle et celui de l’exposition avaient besoin d’être changés.
La communauté se compose de 4 Père et de 4 Frères.
La propriété comprend des champs de mûriers nourrissant 200 drachmes de vers à soie et valant de 400.000 piastres, des vignes, des terrains de culture, etc. de la valeur de 500.000 piastres. Valeur totale de la propriété : 900.000 piastres.
Comptes du couvent du 21 novembre 1904 au 4 octobre 1907 :
Recettes 71.647.05 Dépenses 69.995.15
Reste un actif 1.653.30
Le rendement de la propriété a diminué notablement depuis que la compagnie des eaux de Beyrouth a privé d’eau en partie un moulin du couvent en détournant l’eau de la rivière.
4° Couvent de Notre-Dame de Tamiche
(Résidence généralice de l’Ordre Baladite)
Ce couvent avait été construit en 1673 par Mgr Gabriel Blousaoui archevêque d’Alep, qui y fixa sa résidence et, selon la coutume d’alors, y fit habiter en même temps des religieux et des religieuses.
Son successeur Mgr Germanos Farhat voyant que le couvent tombait en ruine et qu’il était chargé de dettes le céda à l’Ordre Libanais en 1727 à condition que l’Ordre se chargerait de solder les dettes après avoir placé les religieuses dans le couvent de St Jean à Zakrit et transféré sa résidence à Alep.
L’acte de donation fut approuvé par le Patriarche Jacob Aoud et par le gouverneur du Liban l’émir Haidar Chehab, par le juge musulman Adballatif effendi et les Cheikhs de la famille Abi nassif El Khazen gouverneurs de la province.
La propriété cédée aux moines était estimée à 400 piastres de la valeur de cette époque.
L’Ordre dépensa 21.552 piastres pour solder les dettes, restaurer le couvent et le rendre habitable.
Ce couvent fut choisi comme résidence généralice en 1740. L’église fut construite grâce au travail personnel des religieux en 1807 sous le généralat du Père Simaan El Khazen.
En 1840 les soldats Egyptiens, en incendiant et pillant le couvent, occasionnèrent à l’Ordre de graves dommages évalués à la somme de 61.340 piastres.
L’aile nord du couvent s’étant écroulée en 1891 on la reconstruisit avec le produit de la vente de quelques propriétés.
Les bâtiments monastiques forment un carré avec rez-de-chaussée et un étage. Les pièces du bas fort convenables sont occupées par le réfectoire, la cuisine, le cellier, la cave, le four et une écurie. Le haut est consacré aux cellules.
Une aile du monastère a été restaurée récemment et couverte en tuile. On y a aménagé des chambres spacieuses et bien éclairées, destinées au Général, à ses assistants et à son Secrétaire. L’ancien bâtiment est d’un aspect plus pauvre et les cellules en sont de moindre dimension, mais l’ordre et la propreté y régnèrent suffisamment.
L’église comme le couvent est placée sous le vocable de Notre-Dame. Elle renferme trois autels : l’autel majeur en marbre dédié à Notre-Dame du Salut, l’autel latéral du côté droit en pierre dédié à Notre-Dame des Sept Douleurs, et l’autel latéral gauche, également en pierre, dédié à St Antoine de Padoue. Les pierres sacrées des trois autels sont mobiles. Les autels ont été consacrés selon l’usage oriental par l’onction du St Chrême sans reliques à l’intérieur. Le S. Sacrement est gardé au maître autel dans un tabernacle convenable mais qui ne ferme pas faute de serrure.
Les ornements et vases sacrés sont en nombre assez considérable, rangés avec ordre et propreté dans la sacristie mais dans des meubles trop étroits. On conserve les saintes huiles dans l’église, dans des boites en fer blanc selon la coutume générale du Liban.
L’église possède des reliques enfermées dans deux reliquaires assez convenables. Les authentiques sont contenues, nous a-t-on assuré, dans le fond même des reliquaires.
La communauté comprend : 1° le Général avec ses 4 Assistants, son Vicaire Général et son Secrétaire, 2° le Supérieur local avec 4 religieux prêtres et 9 Frères Convers.
Nous donnons à la feuille suivante les comptes de la caisse généralice du 3 novembre 1904 au 13 décembre 1908. Avec les observations du Général sur ses comptes.
Le Père Rafoul, Général des Baladites, fait les observations qui suivent pour expliquer l’excès des dépenses sur les recettes dans les comptes du Général :
1 Les cotisations que le Général a continué d’imposer aux couvents pour venir en aide à la caisse généralice étaient beaucoup plus élevées sous ses prédécesseurs. Ainsi le Père Kafri son prédécesseur immédiat a touché à titre de cotisations pendant 2 ans ½ la somme de 224.161 piastres, tandis que le Père Rafoul pendant 4 ans n’a touché que 243.713 piastres.
2 Les quêtes qui se faisaient par les moines ayant été supprimées en grande partie les revenues venant de cette source ont diminué considérablement. De même le rendement des propriétés a été beaucoup amoindri par suite des ventes faites par ses prédécesseurs.
3 Le montant des cotisations des couvents est inscrit dans les registres du Général, défalcation faite des frais de voyages pour les religieux qui vont les recueillir. De là la différence entre les chiffres inscrits à ce titre dans les comptes des couvents et ceux que porte le registre du Général. De plus dans les comptes des couvents on inscrit sous la rubrique de « cotisations payées au Général » les secours qu’on donne ou à des religieux ou à des œuvres charitables par ordre du Général ou du Patriarche et dont la caisse généralice ne perçoit rien.
4 L’argent déposé chez le patriarche était le produit de la vente de certaines propriétés de l’école de Ban faite par ordre du Patriarche en vue d’établir une résidence paroissiale à Homs. Cette findation n’ayant pas été effectuée le Père Rafoul a retiré ce dépôt et en a consacré la plus grande partie à la reconstruction de l’Antoche de Baalbek.
5 Pour couvrir le déficit de ses comptes le Père Rafoul a emprunté de diverses personnes en 1908 la somme de 33.621 piastres 10 paras. Le déficit de 22.930 piastres a été couvert sur cet emprunt. A la date du 23 décembre 1908 il restait dans la caisse généralice une somme de 10.961 piastres et 5 paras et cette caisse reste endettée des 33.621 piastres et 10 paras qui ont été empruntés.
Propriétés attachées à la charge du Général :
Ces propriétés comprennent d’abord des champs de mûriers nourrissant 800 drachmes de vers à soie, représentant une valeur de 1.600.000 piastres (à raison de 2000 piastres par drachme), ensuite des oliviers, des terrains de culture, des vignes, etc. ayant une valeur de 1.000.000 piastres. Valeur totale : 2.600.000 piastres.
Propriétés du couvent de Tamiche :
Le couvent de Tamiche possède : 1- des champs du mûriers nourrissant 400 drachmes de vers à soie et ayant une valeur de 800.000 piastres ; 2- des terrains de culture, oliviers, vignes, forêts, immeubles en location de la valeur de 500.000 piastres. Valeur totale : 1.300.000 piastres.
Comptes du couvent pour le dernier triennat :
Recettes ordianires 25680 Dépenses ordinaires 29660
Recettes extraoridinaires 49060 Dépenses extraordinaires 21660
Actif 72740
Les recettes extraordinaires figurant dans ces comptes proviennent d’un capital placé en banque qui a été retiré pour les besoins du couvent. Les dépenses extraordinaires se rapportent à la construction d’une maison de rapport à Beyrouth non terminée encore, et à quelques frais de procès en revendication de terrains contestés.
La différence entre les recettes et les dépenses (21.660 francs) a été de nouveau placée à la Banque Ottomane.
Il ressort du tableau ci-dessus que les dépenses ordinaires de ce couvent ont dépassé notablement pendant ce triennat les recettes ordinaires. Donc l’état des finances est précaire dans cette maison. Cet état est la conséquence d’après les révélations de la Visite :
1 d’un dommage qui a été occasionné à ce couvent par un personnage de Beyrouth. Ce personnage, qui avait reçu en dépôt du Père Moubarak Motaini, alors Général et son parent, la somme de 80.000 francs dont il devait payer les intérêts à l’Ordre, fit faillite, et l’Ordre ne perçut pas les intérêts du capital pendant des années Néanmoins le recouvrement du capital a été assuré étant représenté par les propriétés assez considérables que possède encore le personnage en question.
2 l’administration d’un Supérieur précédent, le Père Namatalla Deleptaoui, aujourd’hui quatrième Hégoumène (décédé depuis), qui de son temps a ; pour couvrir des dépenses de construction faites par lui, aliéné des propriétés du couvent pour une valeur de 60.000 francs, et de plus a laissé 28.000 francs de dettes que ses successeurs ont dû payer.
La construction à Beyrouth d’une maison de rapport et une autre construction du même genre qui est en projet serviront à équilibrer à peu près les revenus du couvent avec ses dépenses ordinaires.
Remarque : Le Supérieur du couvent de Tamiche se plaint d’avoir à supporter des charges trop lourdes par suite de la présence du Général (hospitalité, cadeaux au Supérieurs ecclésiastiques), charges qui devraient être supportées, du moins en partie, par la caisse généralice. Le dit Supérieur prie les Visiteurs de l’aider dans cette question.

5° Antoche (école) de Raachin.
Cette résidence de fondation récente est située entre les villages maronite d’Oghbé et Raachin au diocèse de Baalbek.
Le défunt Père Namatalla Deleptaoui mort récemment dans la charge d’Hégoumène a contribué de ses deniers à la fondation de cette résidence qui est à une petite distance de son village. L’endroit a été bien choisi pour le ministère paroissial. La bâtisse n’est que commencée. Les religieux n’ont pas encore de propriétés donnant des revenus mais le susdit Père Namatalla a déposé de son vivant entre les mains de l’Evêque de Baalbek une somme importante qu’il possédait à l’intention d’acheter une propriété pour cette résidence. Des pourparlers ont été déjà engagés à ce sujet avec une propriétaire. Le Père est mort sans avoir terminé cette question. Et l’argent est resté chez Mgr L’évêque. Le Général est actuellement en instances auprès de Sa Grandeur pour se faire remettre cet argent et réaliser l’achat projeté.
Deux Pères habitent actuellement dans la résidence et l’un d’eux dessert comme curé un certain nombre de familles maronites qui fréquentent la chapelle de la résidence.
6° Ecole de Batha.
Cette résidence a été fondée il y a quelque temps par le Père Emmanuel Bathaoui dans son village natal. Elle est située à une demi-heure du couvent de Nesbai dans le village de Batha et voisin du grand village de Ghosta. Le Père a bâti une maison sur un terrain provenant de son Père, il y résidait il y a quelque temps avec un religieux son neveu. Celui-ci a été remplacé dernièrement par un autre religieux du même village. Une petite école réunit quelques enfants du village auxquels le second Père enseigne le catéchisme et un peu de lecture.
7° Ecole de St Challita à Adjaltoun.
En 1752 l’Ordre Libanais sous le généralat du Père Georges Kachoua fonda une résidence dans le village d’Adjaltoun sur la demande des Cheikhs El Khazen qui donnèrent à cet effet à l’Ordre la localité avec quelques petites propriétés.
Deux Père et un Frère résident dans cette école et desservent une église adjointe qui fut construite par le Général Simaan El Khazen. L’un d’eux fait la classe aux enfants du village. On est en train de rebâtir la résidence.
8° Ecole des SS. Pierre et Paul de El Azar près Ghobalé.
Cette école a été fondée en 1850 par le Général Père Laurent Chebabi qui la dôta en achetant des terres aux Cheiks de la famille Fadel Dahds et à d’autres.
Trois Pères et un Frère y résident.
Les propriétés de l’école sont peu considérables. Leur rendement pendant les 4 dernireères années a été de 16.922 piastres pour les vers à soie et de 1.360 piastres pour les produits d’un moulin, de la vigne, des figuiers, etc. Total : 18.282 piastres.
9° Monastère des Sœurs de Mar Elias El Ras.
La première fondation de ce monastère remonte à l’année 1712, où quelques personnes pieuses s’y vouèrent au service de Dieu après avoir construit un petit bâtiment à trois chambres.
En 1737 sur la demande de Mgr Joseph Assémani et Mgr Abdallah Karaalli fondateur de l’Ordre, le Père Thomas Laboudy, Général des moines Libanais, accepta cette maison pour y établir une communauté de religieuses régulières dépendant de l’Ordre. On y érigea des bâtiments monastiques, on y construit une église ainsi qu’une résidence destinée aux religieux chargés de pourvoir aux soins spirituels et temporels de la communauté. Ces différents travaux coûtèrent à l’Ordre la somme de 18.865 piastres. La plus grande partie des propriétés de ce monastère a été acheté par l’Ordre. Une portion minime en fut donnée par l’émir Joseph Chehab musulman, alors gouverneur général du Liban.
Le couvent fut pillé et incendié en 1840 par les soldats Egyptiens qui causèrent des dégâts évalués à la somme de 32185 piastres.
Les bâtiments du monastère sont en assez bon état, quoique un peu vieillis. Ils forment deux ailes avec rez-de-chaussée et un étage qui comprend une quarantaine de cellules de petite dimension, mais tenues avec propreté.
La maison destinée aux religieux est entièrement séparée du monastère et nouvellement restaurée.
L’église est un édifice de style ordinaire très simple, partagé en deux par une grille. Le fond est réservé aux religieuses et la partie antérieure sert de sanctuaire.
L’autel majeur en marbre est dédié à l’Assomption de la Ste Vierge, et l’autel hors du Chœur à St Joseph.
Les ornements, calices, vases sacrée à l’usage de la sacristie sont très convenables dans l’ensemble, mais un peu en état de souffrance, d’abord parce que l’église a été, il y a quelques années, presque entièrement dévalisée par des voleurs qui s’y sont introduits pendant la nuit, ensuite parce que les meubles de sacristie font complètement défaut. Les ornements doivent être transposés chaque jour dans une cellule du monastère où une Sœur les gardes chez elle.
Nous avons demandé qu’un local et un meuble particulier soient destinés quelque part dans le monastère pour serrer convenablement les vases sacrés et les ornements.
Le personnel comprend 6 religieux, dont 4 Pères et 2 Frères, et 37 religieuses.
Les propriétés du monastère consistent en champs de muriers nourrissant 1000 drachmes de vers à soie et représentant une valeur de 2000000 piastres, en terrains de culture, oliviers, vignes, etc. de la valeur de 1200000 piastres. Total : 3200000 piastres.
Comptes du triennat 16 novembre 1904 au 7 octobre 1907 :
Recettes 335 878.30 Dépenses 337 728.05
Déficit 1 849 .15
337 728.05 337 728.05

Chapitre I
Etat général des couvents des 3 Congrégations
Article I. Ordre Baladite ou Libanais
Province d’El Meten et El Qatee.
1° Couvent de St Antoine Nabee à Beit Chebab.
En 1784 sous le généralat du Père Charbel Medlej, la famille Achqar de Beit Chebab céda à l’Ordre Libanais le couvent de Nabee qui tombait en ruines à condition que les religieux pourvoiraient aux besoins spirituels de la famille et à l’instruction de ses enfants, condition qui a toujours été remplie par les moines.
Les moines démolirent l’ancien couvent à l’exception de l’église, construisirent à leurs frais un nouveau couvent avec une chapelle affectée au service de la communauté. Ils conservèrent l’église primitive pour le service de la famille.
En 1840 les soldats Egyptiens causèrent à ce couvent de graves dégâts s’élevant à la somme de 151.550 piastres.
En 1904 le Père Rafoul, d’abord comme Hégoumène et ensuite comme Général, réussit à composer le différend existant entre la famille Achqar et l’Ordre au sujet des réparations de l’église primitive et rebâtit cette église à neuf principalement aux frais de l’Ordre mais avec une contribution de la famille Achqar.
La communauté se St Antoine comprend 8 Pères et 2 Frères. La propriété du couvent se compose de champs de mûriers nourrissant 400 drachmes de vers à soie et ayant une valeur de 800.000 piastres, de champs de culture, vignes, oliviers, un four pour le public, une boutique, une moitié de moulin, forêt, etc. de la valeur de 300.000 piastres. Total : 1.100.000 piastres.
La moyenne des revenus annuels est de 25000 piastres.
Comptes du couvent pour 4 ans du 20 novembre 1904 au 22 octobre 1908 :
Recttes 132.390.35 Dépenses 129.720.25
Actif surplus 2.670.10

2° Couvent de St Michel à Bahersaf (Bekfaya).
En 1758 sous le généralat du Père Georges Kachoua le Cheikh Abdelhaad Khalil Blaibel céda à l’Ordre Libanais l’école qu’il avait fondée au village de Bahersaf dans ses propriétés. En 1758 le susdit Cheikh et sa femme léguèrent à l’Ordre tous leurs biens mobiliers et immobiliers afin d’acoir part aux biens spirituels de l’Ordre.
En 1810 les moines remplacèrent l’ancienne petite chapelle qu’ils avaient érigée à côté de l’école par une église dont les frais furent partagés entre eux et la famille Blaibel.
En 1881 les revenus de cette école pouvant suffire à l’entretien d’une communauté, le Général Père Martin Ghostaoui en vertu d’une décision prise d’accord avec son conseil transforma cette résidence en couvent régulier.
Le Père Joseph Blaibel, Supérieur de ce couvent, construisit le rez-de-chaussee de 1881 à 1887.
En 1902 le Père Louis Blaibel, qui était alors Supérieur de ce couvent, fit bâtir une partie de l’étage.
En 1905 le susdit Père acheva l’étage commencé et reconstruisit entièrement l’église qui se trouvait dans un état menaçant. La plus grande partie des frais de cette reconstruction a été couverte par le Père Rafoul Général.
Selon le Père Général la famille n’a d’autres droits sur ce couvent que de remplir ses devoirs religieux dans l’église et de recevoir la sépulture au couvent. Selon le Père Louis Blaible Provincial la famille Blaibel aurait fait les susdites donations à l’Ordre à condition que les moines entretiendraient à perpétuité une école gratuite pour les enfants du village.
Le couvent actuel se compose de 2 ailes avec rez-de-chaussée et un étage. Les chambres assez petites mais propres sont disposées entre un corridor intérieur et un balcon extérieur côté qui remplace les fenêtres. Cet arrangement peu monastique donne à la maison l’aspect d’un café plutôt que d’un couvent.
L’église, de dimensions assez vastes et d’un travail soigné, manque d’unité de style.
Elle est pavée en carreaux de ciment et possède 3 autels dont le principal dédié à St Michel est en bois d’un beau travail artistique. Les deux autres autels ne sont pas encore achevés.
La sacristie est une pièce bien conditionnée avec un beau meuble où sont rangés avec ordre les vases sacrés et les ornements dont plusieurs fort riches.
La communauté compte 5 Pères, y compris le Provincial, et 1 Frère Convers.
La propriété comprend des champs de mûriers qui nourrissent 300 drachmes de vers à soie ayant une valeur de 600.000 piastres, et en plus de vignes, des terrains de culture et une forêt qui ont une valeur de 100.000 piastres. Valeur totale : 700.000 piastres.
Comptes du couvent pour 4 ans : 17 novembre 1904 – 1 novembre 1908 :
Recette ordinaires 70.025.25 Dépenses ordinaires 58.914.20
Actif 11.109.05
Observations : Le couvent en novembre 1904 était endetté de 20.342 piastres. Les intérêts de 3 ans ½ ajoutés à cette dette l’ont portée au chiffre de 27.225 piastres. Le Père Blaibel pour couvrir les frais de l’église, a fait un nouvel emprunt de 4.200 piastres somme qui en y ajoutant les intérêts s’est élevée à 4494 piastres.
Le couvent reste donc actuellement endetté de 31.720 piastres.
Certains religieux nous ont affirmé que la famille Blaibel n’a pas contribué à la construction de l’église, et que la somme de 20.000 piastres inscrite en son nom a été fournie par le Père Blaibel lui-même.
Les comptes ne paraissent pas tenus avec la netteté désirable.
Il semble que le Père Louis Blaibel a arrangé certains chiffres de façon à équilibrer le budget et justifier son administration.
Le Père Louis Blaibel quoique Provincial, est depuis 3 ans le véritable Supérieur du couvent de Bahersaf sur lequel sa famille prétend exercer une sorte de droit de patronat. Le Supérieur du couvent du reste au dessous de sa charge a été envoyé à la propriété de Mouteileb près de Tamiche pour en surveiller les travaux.
3° Couvent Mar Moussa El Habachi à Daouar (Diocèse de Beyrouth)
Ce couvent était anciennement habité par quelques religieux et religieuses dépendant de l’Evêque.
L’émir Mourad Bellame druze en fit don à l’Ordre en 1752 avec quelques propriétés. L’Evêque diocésain ratifia cette donation. Le reste des propriétés fut acheté aux notables druses par le Père Ignace Blaibel Général.
En 1840 les soldats Egyptiens pillèrent et incendièrent ce couvent, et on évalue à 22.240 piastres les dégâts sont ils furent les auteurs. De nouveau en 1860 pendant la révolution druze le couvent subit des dommages s’élevant à la somme de 45.000 piastres.
Le Père Libaos Motain, Supérieur de ce couvent, en restaura une partie et construisit à nouveau l’église en 1885. Les fermiers du couvent remplissent leurs devoirs religieux dans cette église.
Ce couvent forme un vaste ensemble de bâtisses construites sans ordre et sans symétrie. Il se compose de 3 partis distinctes : 2 constructions anciennes aux extrémités, dont l’une est l’ancien couvent tel qu’il fût bâtie il y a un siècle et demi, et l’autre composée de 2 grandes pièces avec sous-sol plus récent qui servait de résidence aux Novices et aux scolastiques quand ils occupaient ce couvent il y a quelques années. La troisième construction neuve, couverte en tuiles et de style moderne est serrée entre les 2 anciennes et comprend l’église et un corps de logis composé de 8 chambres et d’un corridor fermé au milieu. La partie qu’habitaient autrefois les Novices et les Scolastiques est abandonnée aujourd’hui aux domestiques, four, fourrages etc.
Une aile du couvent primitif est gravement lézardée et n’est pas habitable. En dehors de cette partie les chambres sont convenables et bien disposées au point de vue religieux et hygiénique.
L’église est d’une seule voûte et nef, de style ordinaire, pavée en pierre avec 3 beaux autels en marbre, dont le principal est dédié comme le couvent à St Moïse l’Ethyopien, et les autels latéraux, l’un à la Ste Vierge et l’autre à St Maron. Les pierres d’autels sont d’une seule pièce avec la table. On remarque en tout la décence et la propreté.
La sacristie assez vaste se trouve à droite, en entrant, avec un meuble pour les ornements un peu trop étroit. Les ornements sont en général simples mais fort propres. Il y a beaucoup d’aubes convenables mais un peu en désordre. La sacristie est encombrée de caisses à charbon et autres qui ne sont guère à leur place. Les calices sont simples mais en très bon état. Le tabernacle ne ferme pas.
La communauté se compose de 12 religieux dont 5 Pères et 7 Frères Convers.
La propriété du couvent comprend des champs de mûriers nourrissant 500 drachmes de vers à soie et ayant une valeur de 1.000.000 piastres, et en plus des vignes ; oliviers, terrains de cultures, etc. de la valeur de 500.000 piastres. Total : 1.500.000 piastres.
Comptes du couvent du 20 novembre 1904 au 2 novembre 1908 :
Recettes 188.701.20 Dépenses 181.502.05
Reste donc un actif de 7.199 piastres et 15 paras.

4° Couvent de St Michel de Benabil (Diocèse de Beyrouth)
Ce couvent était anciennement habité par des religieuses relevant de l’Evêque. En 1756 Mgr Iouassaf de Beskinta qui avait été religieux de l’Ordre échangea avec le Père Georges Kachoua Supérieur Général, le couvent de Benabil pour celui de Beskinta qui appartenait à l’Ordre, afin de soustraire les religieuses aux vexations des Druzes qui habitaient Bénabil en les transférant dans un village chrétien.
Le Père Emmanuel Motaini Général fit construire l’église actuelle de ce couvent et agrandit par des achats les propriétés déjà acquises sur les Druses par le Père Ignace Blaibel.
Le couvent fut pillé et incendié en 1840 par les Egyptiens qui lui causèrent des dommages évalués à 22.240 piastres. La révolution druse de 1860 lui fit subir encore des pertes de la valeur de 40.000 piastres.
Les habitants du village voisin de Ain Zéitouné, qui léguèrent des propriétés au couvent ont acquis le droit de recevoir la sépulture auprès du couvent.
Le couvent, style commun des khans, forme un carré complet avec rez-de-chaussée et un étage. Les bâtiments sont en assez bon état, les chambres de dimensions ordinaires et assez propres. La cour est encombrée de matériaux provenant des anciens bâtiments.
L’église est assez grande, pavée en marbre, avec 3 autels en marbres dont le principal est dédié à St Michel. La sacristie se trouve à droite. Les ornements et vases sacrés sont rangés dans un meuble trop étroit. L’Ordre et la propreté y laissent fort à désirer.
La plupart des Pères ont pour leur usage personnel des ornements qui leur appartiennent.
La communauté compte 10 religieux dont 6 Pères et 4 Frères.
La propriété comprend des champs de muriers qui nourrissent 700 drachmes de vers à soie et représentent une valeur de 1.400.000 piastres, et des vignes, terrains de culture, forêts, etc., de la valeur de 1.000.000 piastres. Total : 2.400.000 piastres.
Comptes présentés par le supérieur Père Pierre Motaini pour 4 ans du 24 novembre 1904 au 6 novembre 1908 :
Recettes 190.347.20 Dépenses 193.499.10
Déficit 3.141.30
Note : A la suite d’une enquête faite par nos ordres le Père Génnadios Chébanié que nous avons nommé vicaire administrateur de ce couvent le supérieur a été débiteur à la communauté d’une somme de 3.000 piastres qu’il a remise au vicaire administrateur.
———————-
5° Couvent de St Jean Maron à Qobbei.
L’Ordre érigea ce couvent en 1848 afin de venir en aide aux maronites vivant au milieu des Druzes maitres de cette région. On lui assigna plusieurs propriétés du couvent de Kahlounié. Le Père Emmanuel Motaini, Général y en ajouta d’autres qu’il acheta aux Druzes.
Pendant la révolution druse de 1860 ce couvent souffrit des dégâts évalués à 100.000 piastres.
Il n’y a que 2 ailes du couvent qui soient construites d’après le style ordinaire se terminant en terrasses. Les chambres sont convenables et assez bien tenues.
L’église qui est simple n’a qu’un seul autel en marbre dédié à St Jean-Maron.
La réserve du S. Sacrement n’était pas conservée jusqu’à l’époque de la Visite. Nous avons donné des ordres pour qu’on la conservât désormais. Pas de Sacristie. Les ornements et vases sacrés sont entassés dans ordre dans un placard étroit.
La communauté se compose de 3 Pères et 4 Frères.
La propriété comprend des muriers qui nourrissent 150 drachmes de vers à soie et ont une valeur de 300.000 piastres ; des terrains de culture, des vignes, une forêt, des oliviers de la valeur de 400.000 piastres. Total : 700.000 piastres.
Comptes du 17 novembre 1904 au 18 novembre 1908 :
Recettes 67.016.15 Dépenses 68.817.35
Reste donc un déficit de 801 piastres 20 paras, somme qui est couverte parce que le couvent doit recouvrir encore sur divers fermiers et employés.
Quant aux renseignements sur l’administration et la conduite du Père Martin Qaqouri supérieur de ce couvent, voir le rapport spécial le consernant.
———————–
6° Couvent de St Elie de Kahlounié.
Le Père Aclimos El Mazrani Général acheta en 1762 le hameau de Kahlounié aux émirs druses Moussa et Mourad Bellama pour la somme de 2.376 piastres et y érigea un couvent sous le vocable de St. Elie.
La présence des moines attira plusieurs familles chrétiennes qui vinrent s’établir dans les environs en qualité soit de propriétaires soit de fermiers.
Toutes les propriétés de ce couvent ont été acquises par achat sur les notables druses. Les chrétiens de huit hameaux des environs viennent remplir leurs devoirs religieux dans l’église du couvent.
Ce couvent a eu tant à souffrir soit de la part des Egyptiens en 1840 soit de la part des druses en 1860 par suite des meurtres des moines, de pillage des biens, d’incendies, qu’il en a été presque anéanti.
Sous le généralat actuel on y a installé un second noviciat pour l’Ordre.
Ce couvent est de vieille construction, formant un carré de style ordinaire. Il a l’air misérable et a besoin de sérieuses réparations. Les chambres sont mal aérées et rendue humides par les infiltrations des terrasses.
Le dortoir commun des novices n’est qu’un long boyau avec une seule rangée de lits, humide, mal aéré, malsain. Les santés ne peuvent s’en bien trouver.
L’église est dans le même état que le couvent. Le chœur est étroit. L’autel principal est seul convenable, les 2 latéraux ne sont que des planches dressées sur tréteaux mal dissimulés et misérables. Pas de sacristie. Les armoires pour les ornements de l’église sont de la dernière misère. L’ostensoir est de forme ancienne. Cependant les ornements et les calices sont convenables. Le couvent n’a rien de ce qu’il faut comme installation pour un noviciat.
La communauté comprend 5 Pères, 3 Frères convers et 10 novices.
La propriété consiste en champs de muriers qui nourrissent 350 drachmes de vers à soie et représentent une valeur de 700.000 piastres ; en terrains de culture, vignes, forêts, oliviers ayant une valeur de 200.000 piastres. Total 900.000 piastres.
Comptes pour les 4 dernières années :
Recttes 195.919.10 Dépenses 194.276.05
Reste un actif de 1.643 piastres et 5 paras.
———————
7° Couvent de St Elie Matouchi dans l’île de Chypre. Photo 74
En 1737 le Père Thomas Laboudy Général de l’Ordre libanais reçut de l’Evêque diocésain un couvent en ruine situé près du village de Matouchi en Chypre pour pourvoir au bien spirituel des maronites vivant dans l’île et donner l’instruction chrétienne à leurs enfants.
Les moines dépensèrent 2000 piastres pour réparer l’église, construire quelques modestes cellules et une petite école. Les religieux n’ont cessé de s’acquitter de leurs obligations jusqu’aujourd’hui.
Les produits de la propriété ont souvent à souffrir soit du manque soit de l’excès de pluie et l’Ordre est obligé de secourir la communauté, comme cela a été fait dans ces dernières années.
La communauté ne se compose que de 4 Pères.
Le couvent n’a ni école ni service paroissial, mais quelques religieux qui ne dépendent pas du supérieur de ce couvent remplissent les fonctions de curés dans les village maronite de l’île.
————————–
8° Ecole de Ste Thècle à Mouroudj.
En 1827 le Père Ignace Blaibel Général avec l’autorisation de l’Evêque de Beyrouth reconstruisit l’église de Ste Thècle qui est l’église paroissiale des habitants du village.
En 1896 sur la demande de l’évêque diocésain, sous le généralat du Père Martinos Darouni, on détacha quelques propriétés du couvent de St Michel Benabil, St Moïse l’Ethiopien et de l’école de Motain, qu’on assigna à l’école de Mouroudj pour l’entretien des Pères y résidant, et on construisit auprès de l’église une maison à 6 chambres pour servir de résidence aux Pères et d’école pour les enfants du village. Sous le généralat du Père Joseph Sérali, l’autonomie de cette école a été abrogée et les propriétés qui lui avaient été assignées ont été reprises par les couvents dont elles avaient été détachées. Mais ces modifications se firent sans autorisation légitime.
Afin de placer cette école dans une situation régulière et de porter remède aux troubles qui ont amené une partie des habitants du village à se déclarer protestants nous avons décrété que cette école dépendrait désormais du couvent de Benabil et que le vicaire administrateur pourvoirait à la subsistance des 2 Pères affectés au service de la paroisse et de l’école de Mouroudj.
———————–
9° Ecole de St Joseph à Motain.
Le Père Emmanuel Motaini reconstruisit cette résidence telle qu’on la voit aujourd’hui en 1857 et la dota avec des propriétés achetées avec les ressources de l’Ordre.
Sous le généralat du Père Ephrem Bcherrani on y enseignait les langues étrangères aux étudiants de l’Ordre. Depuis on se contente d’u entretenir une école gratuite dirigée par les moines pour les enfants du village. Les religieux sont aussi chargés du service paroissial.
Cette résidence comprend actuellement :
1° L’ancienne école qui est inhabitée et sert de dépôt pour les fourrages, charbons, etc.
2° un grand bâtiment érigé pour servir d’école possédant, à l’étage supérieur une demie douzaine de grandes pièces bien tenues ;
3° une petite chapelle contigüe à ce bâtiment affectée au service des moines, des enfants de l’école et aussi d’un certain nombre de fidèles qui viennent y remplir leurs devoirs religieux.
Trois Pères et deux frères sont attachés au service de cette résidence qui est l’une des plus importantes de l’Ordre en raison de l’école et du service paroissial confié aux moines dans un village qui compte plusieurs milliers d’habitants.
La propriété de la résidence représente une valeur approximative de 700.000 piastres. Le montant des recettes pour 4 ans a été de 98.231 piastres 5 paras et celui des dépenses de 99.931 piastres 30 paras. Le déficit de 1700 piastres 25 paras est justifié par la construction d’un bassin d’arrosage qui a coûté 9200 piastres.
————————
Résidence de Hamana, chebanié et Obédié.
L’Ordre a fondé ces résidences à ses frais pour le service spirituel de la famille Bellama après sa conversion au catholicisme. Contrairement à ce qui est affirmé dans l’histoire de la Syrie par Mgr Débs l’Ordre n’a reçu des émirs à cette occasion que quelques secours pécuniaires donnés en reconnaissance des services que l’Ordre leur rendait.
10° Résidence de Hammana
Cette résidence n’a qu’un bâtiment très modeste avec 3 chambres et une petite chapelle provisoire. Un Père y réside avec un frère et remplit les fonctions d’aumônier chez les sœurs du Bon Pasteur dont l’établissement est situé à côté.
Cette résidence n’a en fait de propriétés que des mûriers dont le produit ajouté aux honoraires de messes et aux offrandes reçues des fidèles s’est élevé pendant le dernier triennat à la somme de 12.287 piastres, tandis que le total des dépenses a été de 11.123 piastres 30 paras.
11° Résidence de Chébanié.
Cette résidence est un bâtiment récemment érigé, avec une demi-douzaine d’appartements assez convenables dont l’un sert de chapelle,.
Un Père y réside seul sans charge d’enseignement ou de service paroissial. Les propriétés de Chébanié et de Hammana consistent exclusivement en champs de muriers et représentent une valeur de 140.000 îastres.
Les comptes de la résidence pour les années 1905-1907 présentent pour les recettes un total de 5.739 piastres 20 paras, et pour les dépenses un total de 9.039 piastres 20 paras, d’où il résulte un déficit de 3.300 piastres.
12° Résidence d’Obédié près Qobbei.
Cette résidence avait été donnée à l’Ordre par les émirs druses de la famille Bellama lors de leur conversion au catholicisme.
Les religieux s’y occupaient primitivement de ministère paroissial et faisaient l’école aux enfants de la contrée. Aujourd’hui il n’y a plus ni ministère, ni école.
Un Père âgé garde la résidence ayant pour compagnon son frère religieux convers de l’Ordre. Les revenus de la résidence sont de minime importance et dans l’état de choses actuel la présence des religieux est inutile dans cet endroit quoique la localité soit assez importante comme population et puisse offrir du travail à des religieux actifs et capables de prêcher.
——————–
13° Ecole de St Joseph à Beskinta.
L’Ordre fonda cette école sous le gouvernement des émirs druses pour y remplir le service paroissial et instruire les enfants. Les religieux achetèrent des terrains qui constituent la propriété la résidence avec quelques legs pieux.
La résidence actuelle encore inachevée est petite mais commode et propre. Elle comprend 4 pièces au rez-de-chaussée, dont une sert de salle de classe et un étage qu’on est en train d’aménager.
L’église est belle, grande et fort bien tenue.
Deux Pères sont affectés au service de cette résidence, l’un dirige la paroisse avec zèle et l’autre fait la classe aux enfants.
Comptes de la résidence pour le période 1905-1908 :
Recettes 31.485.15 dépenses 35.341.35
La différence de 3.856 piastres 15 paras est due aux travaux de bâtisse et de charpente exécutés récemment que le vicaire espère couvrir par des dons devant lui arriver prochainement.
La plus grande partie des recettes provient de la quête et des aumônes reçues à l’église.
———————
14° Collège de St Antoine à Beyrouth.
En 1892 sous le généralat du Père Moubarak Motaini l’Ordre acheta une maison à Beyrouth et la destina à loger les étudiants de l’Ordre qui devaient être appliqués aux hautes études à l’université des Pères Jésuites.
Le bâtiment se compose de 2 ailes avec rez-de-chaussée et un étage. Au rez-de-chaussée on trouve une chapelle provisoire très étroite et insuffisante, la cuisine, le réfectoire, la dépense et une salle d’étude. L’étage comprend 5 pièces dont 3 servent de dortoirs pour les étudiants.
Le personnel comprend le supérieur, 1 frère convers et 11 étudiants.
Le Général pourvoit à tous les frais d’entretien du collège qui n’a aucune propriété.
Pour placer ce collège dans des conditions régulières il serait nécessaire d’agrandir le bâtiment et de faire l’acquisition d’une maison contigüe sont le voisinage occasionne de sérieux inconvénients.
————–
15° Antoche de Beyrouth photo 78.
En 1735 sous le généralat du Père Michel Scandar d’Ehden, l’Ordre libanais acheta une maison à Beyrouth pour la somme de 2.785 piastres pour héberger les religieux se rendant à Beyrouth pour affaires.
A la division de l’Ordre entre Aleppins et Baladites cet Antoche fut partagé en deux parties qui furent affectées aux 2 Ordres.
En 1840 cet Antoche subit de la part des soldats égyptiens des dégâts évalués à la somme de 2.220 piastres.
Le 10 mars 1909 le Père Rafoul Général, en vertu de l’autorisation accordée par les Visiteurs Apostoliques et le Patriarche, a vendu cet Antoche que la municipalité se préparait à démolir pour élargir la rue. Cette autorisation n’a été accordée qu’à condition que le produit de la vente serait réservée pour installer un autre Antoche ou agrandir le collège de St Antoine.
Un Père était affecté au service de l’Antoche.
———————–
16° Antoche de Ablah près Zahlé.
Cette résidence et l’église qui y est annexée sont la propriété de l’Ordre.
Un seul Père y réside et s’entretient de ce qui lui est fourni en nature par les habitants du village.
———————–
17° Antoche de St Antoine à Zahlé.
En 1769 sous le généralat du Père Emmanuel Reichmaoui l’Ordre reçut des émirs druses Bellama un terrain situé à Zahlé dans le but d’y ériger une église pour le service spirituel des fermiers chrétiens de cette famille. Le Père Ephrem Bcherrani Général après avoir démoli l’ancienne église fit construire celle qu’on voit aujourd’hui. L’Ordre a agrandi les propriétés du couvent par de nouveaux achats.
Une bonne partie de la population maronite de Zahlé accomplit ses devoirs religieux dans cette église.
Cette résidence souffrit des dégâts sérieux pendant la révolution druse en 1860.
La résidence comprend 2 ailes de bâtiments récemment construites et couvertes en tuiles avec 4 chambres très convenables. L’ordre et la propreté y règnent.
L’église est vaste, pavée en marbre, très propre. Pas de sacristie. Les ornements sont rangés avec ordre dans des meubles placés dans l’église.
Le rez-de-chaussée de la résidence est partagé en magasins avec portes donnant sur la rue, qui sont loués aux séculiers. Ils constituent toute la propriété de l’Antoche avec un jardin potager.
Deux Pères son affectées au service de l’Antoche et desservant la paroisse.
Comptes de l’Antoche pour le triennat 1904-1907 :
Recettes 55.519.30 Dépenses 55.499
Reste un boni de 20 piastres 30 paras.
———————–
18° Antoche de Mouallaqat Zahlé.
En 1811 sous le généralat du Père Ignace Blaibel l’émir Béchir Chehab gouverneur du Liban fit don à l’Ordre d’un terrain situé à Mouallqat pour y construire une église pour le service des chrétiens vivants dans ce village. Mgr le Patriarche Jean El Hélou autorisa cette fondation. On construisit donc une maison avec quelques chambres et une église. Sous le généralat du Père Martinos Ghoustaoui l’Ordre, après avoir démoli la vieille église, construisit l’actuelle.
Pendant les 2 révolutions de 1840 et de 1860 cette résidence eut à souffrir de graves dégâts évalués à 24.900 piastres.
Un Père réside seul dans cet Antoche et y vit des seuls honoraires des messes et des aumônes des fidèles.
————————-
19° Antoche de Hoch El Oumara.
Pas de détail.
—————————-
20° Antoche de Notre-Dame à Baalbek.
En 1857 le Père Daniel Hadati acheta un terrain à l’émir métouali Selman Harfouche, près de l’ancienne forteresse, au prix de 5000 piastres. Il y érigea un Antoche et une petite église pour le service des maronites qui habitaient Baalbek et n’étaient pas pourvus d’église.
Le reste des propriétés de l’Antoche a été acquis par l’Ordre.
Le Général Martinos Ghoustaoui commença à faire construire une nouvelle église qui fut achevée sous le Père Martinos Darouni en 1896. Le Père Rafoul Général actuel voyant les bâtiments de l’ancien Antoche dans un état délabré fit ériger une nouvelle résidence qui coûta à l’Ordre 45.000 piastres.
Cette résidence ne se compose que d’un rez-de-chaussée comprenant 4 chambres à coucher, un divan et la cuisine. L’ordre et la propreté y laissent fort à désirer.
Un Père y réside seul avec un enfant de 14 ans son parent pour le servir. Un second Père a été assigné depuis à cette résidence.
L’église est grande avec un seul autel.
La Sainte réserve n’y était pas conservée.
———————–
21° Monastère de St Sassin à Baskinta.
En 1754 les émirs druses de la famille Pharès Bellama livrèrent à l’Ordre le titre de propriété d’un terrain situé à Beskinta sous le généralat du Père Clément Mazraani. On y érigea un monastère sous le vocable de St Sassin.
En 1756 l’Ordre échangea ce monastère pour celui de Benabil avec Mgr Iouassaf Beskintaoui sous le généralat du Père Georges Kachoua.
En 1757 en vertu d’un accord passé entre Mgr Iouassaf qui était rentré dans l’Ordre et le Général Père Georges Kachoua ce monastère fut agrgrégé à l’Ordre avec les Sœurs qui l’habitaient. Le Patriarche Mgr Tobie El Khazen ratifia cet arrangement. Ce monastère a toujours été depuis lors habité par des religieuses. Le Père Moubarak Haleyhel Général répara et agrandit ce monastère en 1834. Les Egyptiens lui causèrent en 1840 des dégâts s’élevant à la valeur de 3.560 piastres.
Les bâtiments sont vieux et en mauvais état, presque délabrés. Les murs et les portes qui soutiennent la terrasse menacent de s’écrouler. Il y a 2 corps de bâtiments avec rez-de-chaussée et un étage ayant environ 40 chambres.
L’église n’a que les proportions d’une modeste chapelle mais assez convenable comme construction. Elle renferme 2 autels dont le principal en marbre dédié à St Sassin et le second à St Antoine de Padoue.
Les ornements et les calices sont convenables et conservés avec soin, mais gâtés ça et là.
Le personnel comprend 3 Pères chargés de l’aumônerie et de la procure et 18 religieuses.
Les propriétés du monastère avec celles de l’école de St Joseph de Beskinta comprennent des champs de muriers qui nourrissent 150 drachmes de vers à soie et représentent une valeur de 300.000 piastres ; des terrains de culture, vignes, forêt, jardin de la valeur de 300.000 piastres ? Valeur totale : 605.000 piastres.
Comptes pour les années 1904-1908 :
Recettes 28.025.30 Dépenses 28.814
Reste un déficit de 788 piastres 30 paras qui a été couvert par le Procureur sur son avoir personnel.
——————
22° Monastère de St Maroun à Beit Chebab.
En 1893 en vertu d’une décision du Conseil généralice on affecta la propriété de l’école de Freiki que l’Ordre avait acquise par achat au monastère de Sœurs qui fut érigé près de Beit Chebab. En cette même année les Sœurs Ursule et Eugénie de la famille Tobia de Beit Chebab ajoutèrent à la propriété du nouveau monastère les terres qui leur échurent en héritage et consacrèrent l’argent qu’elles reçurent à cette occasion à l’érection du monastère actuel qui fut reconnu comme monastère régulier.
Ce monastère de construction récente s’élève dans une localité voisine de Beit Chebab qui porte le nom de Qoneitra au milieu d’un bois de chênes. Il est isolé de toute habitation, très salubre.
Il se compose d’un seul corps de bâtiment avec un corridor et 2 rangées de cellules, le tout bien conditionné et propre. L’étage supérieur comprend 12 chambres et une salle commune pour le travail.
La chapelle provisoire très étroite, avec un seul autel dédié à St Sassin, se trouve au rez-de-chaussée.
L’appartement du confesseur est placé au rez-de-chaussée du même bâtiment, séparé seulement par l’entrée et la grille, ce qui n’est pas régulier.
L’autel est d’une grande simplicité, décoré avec goût. Les vases sacrés et les ornements sentent encore la pauvreté du monastère mais sont irréprochables. Le meuble qui les contient quoique très étroit embrasse le sanctuaire.
Ce monastère semble avoir le moins de relations possibles avec l’Ordre qui ne s’en occupe pas. On y pratique la vie commune mais avec moins de ferveur et d’esprit de famille qu’à Djerebta. Les 2 Fondatrices sont moins instruites et moins foncièrement religieuses que la Supérieure de Djerebta, on y constate cependant un très bon essai de vie commune.
Le personnel comprend un Père qui remplit les fonctions d’aumônier et de confesseur et 12 sœurs.
La propriété comprend des champs de muriers, des oliviers, une vigne, une forêt, etc.
Les revenus y compris les dots des sœurs et aumônes reçues se sont élevés pendant la période 1905-1908 à la somme de 278.350 piastres, et les dépenses, y compris des achats de propriétés, à la somme de 418.337 piastres.
Chapitre I
Etat général des couvents des 3 Congrégations
Article I. Ordre Baladite ou Libanais

Province de Chouf
1° Couvent de St Antoine de Sir.
En 1707 un prêtre ermite de la famille Moubarak de Reichmaia de nom d’Antoine, qui avait fondé ce couvent, en fit don à l’Ordre sous le généralat du Fondateur Père Abdallah Qarali et s’y affilia lui-même à l’Ordre Libanais.
Peu de temps après les moines s’en éloignèrent pour échapper aux vexations des Druses et le couvent resta désert pendant 28 ans.
Les religieux en reprirent possession en 1734 pour vaquer au service spirituel des maronites disséminés dans les environs, et réparèrent les bâtiments au prix de 11.552 piastres. Ils agrandirent la propriété par des achats faits aux druses.
En 1860 les druzes incendièrent le couvent. Une aile s’écroula en 1881, les moines la reconstruisirent immédiatement.
Le couvent situé à environ une heure de Reichmaia plus haut sur la montagne est de construction ancienne style ordinaire des khans avec cloître ouvert sur 3 côtés et l’église occupant le quatrième.
L’église est petite et, a été relevée il ya quelques années après qu’elle s’est effondrée en 1881. Elle renferme 2 autels. La sacristie est assez vaste. On y conserve des crânes de religieux tués par les druses en 1860.
Les ornements et les vases sacrés en nombre suffisant et en assez bon état sont conservés comme d’habitude dans des meubles trop étroits.
La communauté se compose de 4 Pères et 3 Frères.
La propriété comprend des champs de muriers nourrissant 500 drachmes de vers à soie et représentant une valeur de 1.000.000 piastres, des terrains de culture, vignes, oliviers, etc. de la valeur de 400.000 piastres. Total : 1.400.000 piastres.
Comptes du triennat 1904-1907 :
Recettes 87.455.20 Dépenses 91.175.30
Reste un déficit de 3.720 piastres, 10 paras.
Comptes du 14 Sept 1907 au 1er Dec. 1908.
Recettes 18.393.30 Dépenses 19.435.10
Reste un déficit de 1.036 piastres 20 paras.
Observations : Le Supérieur affirme avoir payé sur son avoir personnel le déficit du premier triennat. D’autres part il avoue que le couvent est encore chargé en plus du déficit de la dernière année sus mentionnée d’une dette de 5.753 piastres, mais qu’il a une créance de 1.200 piastres. Les indications données par le supérieur manquent de netteté et paraissent dénoter assez clairement des jeux dans les comptes, irrégularité dans laquelle tombent beaucoup de supérieurs.
————————-
2° Couvent de St Jean Baptiste à Reichmaia.
En 1708 la famille Abi Saber céda au Père Abdallah Qarali fondateur et Général de l’Ordre le couvent de St Jean de Reichmaia alors habité par un ermite prêtre ,ommé Abraham de Ghazir, à condition que les moines entretiendraient une école élémentaire gratuite pour les enfants du village. Pour réparer et agrandir ce couvent les moines dépensèrent la somme de 13.576 piastres.
Les Druses l’incendièrent en 1860. L’Ordre reconstruisit le couvent et en 1894 les moines érigèrent une nouvelle église qui existe encore.
Ce couvent comme celui de Sir, forme un carré style khan de construction ancienne avec cloitre ouvert sur 3 côtés. Les bâtiments sont encore en assez bon état et tenus avec une propreté suffisante.
L’église qui occupe l’un des 4 côtés du carré est vaste et belle, pavée en marbre avec 3 beau autels également en marbre dont le principal est dédié à St Jean-Baptiste. La sacristie est convenable. Les ornements et vases sacrés sont simples mais assez bien tenus et rangés dans des meubles très communs.
La communauté se compose de 6 Pères et 5 frères. L’un des Pères dirige l’école du village et un autre est chargé de desservir la paroisse.
La propriété se compose de champs de muriers qui nourrissent 600 drachmes de vers à soie et représentent une valeur de 1.200.000 piastres, des vignes, oliviers, forêts, terrains de culture ayant une valeur de 500.000 piastres. Total : 1.700.000 piastres.
Comptes du 20 novembre 1904 au 29 novembre 1908 :
Les recettes y compris 90.793 piastres produit de la vente des propriétés, se sont élevées à la somme de 215.691 piastres 25 paras et les dépenses, y compris 104.907 piastres 25 paras payées pour solde partielle des dettes et des intérêts, ont été de 219.037 piastres 25 paras.
Reste donc un déficit de 3.316 piastres qui, ajouté au reste de l’ancienne dette qui monte encore à 107.807 piastres, constitue un total de 111.153 piastres dont le couvent reste grevé.
Note : Au temps du Père Jacques Labaa supérieur de Reichmaia de 1899 à 1901 une propriété du couvent située au hameau de Chouit (champs de muriers) fut vendu à 135.000 piastres et une autre propriété (muriers) dans la vallée à 28.500 piastres. !ces 2 sommes qui devaient servir à payer les dettes du couvent contractées pour acheter d’autres propriétés, ont été détournées par le Père Antoine Naamé. En conséquence ce couvent fut obligé d’emprunter de nouvelles sommes ajoutées à ce qu’il devait précédement, en particulier un emprunt fut fait à Madame Rose.
————————–
3° Couvents de Mar Maroun à Bir Senein.
En 1763 l’Ordre acheta à l’émir musulman Assad Chehab une maison avec une propriété située au hameau de Bir Senein sous le généralat du Père Emmanuel Reichmaoui. Les moines aménagèrent la maison pour s’y installer et construisirent à côté une église.
Les propriétés de ce couvent ont été acquises par suite d’un contrat d’association passé avec le susdit émir au terme duquel les droits de propriétés ont été dévolus à la communauté.
Les Druses pillèrent et incendièrent ce couvent en 1860.
Le couvent situé dans la solitude à environ 1 heure ½ de Reichmaia a été refait presque complètement à neuf depuis une vingtaine d’années, couvert en tuiles/ Les cellules sont bien conditionnées. La propreté règne dans toute la maison.
L’église est de construction anicienne mais bien tenue. On y voit 3 beaux autels en marbre ornés avec goût.
Le supérieur actuel à construit une sacristie qui est très bien installée, très propre avec des meubles bien conditionnés et bien fournie en ornements et vases sacrés.
La communauté compte 6 Pères et 3 Frères.
Les propriétés se composent de champs de muriers qui nourrissent 700 drachmes de vers à soie et ont une valeur de 1.400.000 piastres de terrains de culture, forêts, vignes, oliviers, valant 500.000 piastres. Total : 1.900.000 piastres.
Comptes du 20 Nov. 1904 au 1er Dec. 1908 :
Recettes 172.268.10 Dépenses 168.973.30
Reste un boni de 3.294 piastres 20 paras.
Dans les 10 dernières années on a vendu des propriétés de ce couvent pour 52.400 piastres. Le produit de ces ventes a été consacré à l’achat d’autres terrains, à solder des dettes, à reconstruire une partie du couvent et à acheter de nouveaux ornements et vases sacrés. On a dépensé à ces divers titres 84.300 piastres.
———————
4° Couvent de St Sauveur à Bhanine (Diocèse de Saida)
En 1848 l’Ordre érigea un couvent sous le vocable de Ste Thècle au hameau de Rimat qui fut détaché ad hoc de la propriété de Mechmouché. Peu après ce couvent fut tranféré au hamea de Béhanine et placé sous le vocable de St Sauveur.
Ce couvent eut à subir de graves pertes pendant la révolution druse de 1860.
Ce couvent est très étroit, bâti à la mode antique, style Khan, et dans un état très alarmant par suite des mouvements de terrain qui se produise depuis des années et malgré bine des essais occasionnant dans tous les murs des lézardes de mauvais augure. Il est absolument nécessaire ou de transporter ailleurs la communauté ainsi que le demandent la plupart des religieux ou de refaire toute la bâtisse avec des fondations bien conditionnées.
L’église séparée du couvent forme une construction indépendante. Elle est à une seule nef, style grange, en bon état, mais les murs qui regardent l’ouest portent des tâches d’humidité. Elle est pavée en marbre et possède 3 autels en marbre, l’autel majeur dédié à la Résurrection de Notre Seigneur, l’autel latéral droit même vocable, l’autel latéral gauche dédié à la Ste Vierge. Pas de sacristie. Les ornements et vases sacrés étaient en bon état à notre passage, sauf le ciboire contenant la sainte Réserve et un calice un peu décoré.
Mais les armoires ne sont pas bien conditionnées et plusieurs indices dénotent le manque habituel d’ordre et de propreté.
Le couvent tient une petite école pour les enfants des fermiers et des villageois du voisinage qui remplissent leurs devoirs religieux dans l’église du couvent.
La communauté compte 5 Pères et 1 Frère convers.
La propriété comprend des champs de muriers nourrissant 700 drachmes de vers à soie et ayant une valeur de 1.400.000 piastres, des vignes, terrains de culture, oliviers, etc. de la valeur de 1.000.000 piastres. Valeur totale : 2.400.000 piastres.
Comptes du 20 Nov. 1904 au 22 Sept. 1907 :
Recettes 204.182.10 Dépenses 173.494.10
Reste un actif de 30.688 piastres.
—————-
5° Couvent de Notre Dame de Mechmouché.
En 1737 le Père Thomas Laboudi Général acheta au Patriarche Simaan Aouad le couvent de N.D. de Mechmouché au prix de 2.500 piastres. Le contrat d’achat fut conclu en présence de Mgr Joseph Assémani et de l’émir Musulman Mohammad Chehab gouverneur de la province, et signé par eux ainsi que par le prêtre Stephan Assémani bibliothécaire du Vatican en qualité de témoin.
Les moines construisirent un couvent avec l’église qui subsiste encore et achetèrent le Hameau de Bteddine Lokch à la famille druse Bittarmouche. Ils dépensèrent pour ces constructions et l’acquisition du hameau la somme de 35.762 piastres.
Le couvent a souffert beaucoup pendant la révolution druse de 1860 dont 40 religieux appartenant à ce couvent et à la Province furent victimes.
Ce couvent est construit d’après le style ordinaire des khans mais dans de vastes proportions, avec un rez-de-chaussée et un étage à 2 ailes et 2 étages à la troisième aile. Les bâtiments sont vieux et la partie supérieure à 2 étages est dans un état alarmant, le tout est couvert en terrasse.
Les chambres, au nombre d’une trentaine, sont très simple mais assez propres.
L’église est un édifice assez vaste avec des murs épais et solides. Le supérieur actuel a fait faire une tribune près de l’entrée pour le service des religieux ainsi qu’un petit clocher sur la façade de l’église où il a fait installer des cloches neuves.
Elle est pavée en marbre et renferme 3 autels également en marbre dont le principal est dédié à l’assomption de la Ste Vierge, l’autel latéral droit à St Elie et l’autel latéral gauche à St Joseph. L’entretien de l’église et des autels est irréprochable.
Les ornements et vases sont rangés avec ordre et propreté dans une sacristie adjacente.
La communauté compte 20 religieux dont 10 prêtres et 10 frères.
La propriété comprend des champs de muriers qui nourrissent 1500 drachmes de vers à soie et ont une valeur de 3.000.000 piastres, des terrains de culture, vignes, etc. de la valeur de 500.000 piastres. Valeur totale : 3.500.000 piastres.
Comptes du 19 Nov. 1904 au 27 Sept. 1907 :
Recettes 413.955.06 Dépenses 371.063.30
Reste un actid de 42.891 piastres 24 para.
Le couvent est sujet à une servitude fort gênante par suite du droit qu’ont acquis les habitants de Mechmouché ainsi que les familles Khouri et Aouad de se faire enterrer dans la cour contigüe à l’église.
———————–
6° Couvent de St Paul ermite de Nabatié.
En 1826 le Père Iounan Déirani supérieur de Mechmouché avait acheté pour son couvent le hameau de Nabatié dans la région de chéquif province de Saida. Cette propriété fut acquise en partie sur le gouvernement et une partie sur les notables métoualis qui habitaient le pays grâce aux bénéfices que les moines avaient réalisés en cultivant longtelps ces terres comme associés du gouvernement.
En 1907 en vertu d’une décision du Conseil généralice cette propriété fut détachée du couvent de Mechmouché et sur la demande instante de l’Evêque du nouveau diocèse de Tyr avec l’approbation le patriarche la maison fut érigée en couvent régulier mais avec la condition qu’on n’y organiserait une communauté monastique que lorsque les revenus du couvent suffiraient à son entretien.
Ce couvent dédié à St Paul l’ermite ne comprend qu’un bâtiment à 2 ou 3 chambres et une chapelle provisoire.
Un Père y habite seul avec 2 frères, dirige l’exploitation de la propriété et dessert au spirituel les maronites du voisinage.
La propriété comprend des champs de muriers nourrissant 150 drachmes de vers à soie et ayant une valeur de 300.000 piastres, des terrains de culture, vignes, bétail, de la valeur de 300.000 piastres. Valeur totale : 600.000 piastres.
Comptes d’un semestre du 23 mars 1907 au 27 Sept. 1907 :
Recettes 26.655.25 Dépenses 17.910.15
Reste donc un boni de 8.745 piastres 10 paras.
——————
7° Couvent de St Georges à Naamé.
En 1766 le cheikh druse Kanaan Naqed céda à l’Ordre un terrain vague pour bâtir un couvent avec une autre pièce en culture. Il leur assigna aussi des terrains au littoral par un contrat d’association en vertu duquel les moines après avoir travaillé ces terres pendant 10 ans devenaient propriétaires de la moitié. Les propriétés du couvent ont été acquises en partie par ce contrat et en partie par des achats postérieurs.
En 1796 sous le supériorat du Père Louis Blaibel on planta à l’est du couvent la forêt de pins qui subsiste encore.
En 1906 voyant que le couvent menaçait ruine les moines commencèrent à le rebâtir de nouveau.
Une aile du couvent à été refaite à la moderne avec corridor au milieu et chambres des 2 côtés.
Les 2 autres ailes demandent également à être reconstruites à neuf, plusieurs parties menacent ruine et doivent être démolies. Les travaux de restauration ont été repris cette année (1909).
L’église située à l’extrémité d’une des ailes est en très mauvais état. La voute s’effondre et s’effrite, le pavé est délbaré, la sacristie souffre beaucoup de l’humidité.
L’église renferme 2 autels : le maitre autel en marbre avec toute la table consacrée et dédié à St Georges, l’autel latéral en bois avec pierre d’autel mobile dédié à l’Assomption de la Ste Vierge. On voit 4 reliquaires sur les autels mais on ignore quelles reliques ils contiennent parce que les authentiques ont été brulées pendant les massacres de 1860.
A cause de l’humidité dont souffre la sacristie on conserve dans une chambre les ornements et les vases sacrés qui sont convenables et en nombre suffisant.
La communauté se compose actuellement de 10 pères et 7 frères.
La propriété comprend des champs de muriers qui nourrissent 3.000 drachmes de vers à soie et représentent une valeur de 6.000.000 piastres, des terrains de culture, vignes, forêts, etc. de la valeur de 400.000 piastres. Valeur totale : 6.400.000 piastres.
De plus le couvent possède un troupeau considérable de moutons.
Comptes pour le triennat 1904-1907 :
Les recette, y compris le recouvrement d’une créance et le produit de la vente d’un terrain, se sont élevées à la somme de 563.558 piastres, et les dépenses, y compris des frais de constructions de 206.214 piastres 25 paras, et l’achat d’un terrain pour 3.595 piastres ont formé un total de 518.506 piastres 25 paras.
Reste un boni de 47.051 piastres 15 paras.
Observations :
1° Nous avons apposé le visa avec notre signature aux livres de comptes mais avec réserve formelle de notre jugement sur l’exactitude des comptes. La moyenne annuelle des dépenses ordinaires qui est de 102.232 piastres nous parait majorée vu qu’il n’y a en moyenne que 7 religieux dans ce couvent, et les années précédentes il n’y en avait que 4 ou 5.
De même la somme dépensée pour la nouvelle construction, à savoir 206.214 piastres 25 paras, paraît à tout le monde bien exagérée, étant donnée que la chaux et beaucoup de matériaux se trouvaient dans la propriété du couvent.
2° Ce couvent, malgré des ressources considérables, est grevé d’une dette d’environ 200.000 piastres, dont l’origine remonte à une dizaine d’années. Le Supérieur comptait amortir l’année dernière une partie de cette dette mais il a dû sur l’ordre du Général consacrer les ressources disponibles à la construction du couvent.
—————-
8° Antoche de Se St Antoine à Jaffa.
En 1855 le Père Laurent Chebabi Général acheta un terrain à jaffa près de la mer au prix de 40.000 piastres et y construisit un Antoche et une petite église affectée au service spirituel des maronites habitant cette ville. Tous les frais furent couverts avec l’argent de l’Ordre.
En 1894 le Père Namatalla Chebair de Ghosta supérieur de l’Antoche reçut en don un morceau de terrain non loin du littoral au lieu appelé Djebal, fit l’acquisition d’une autre pièce de terrain contigüe et après avoir obtenu l’autorisation des supérieurs de l’Ordre érigea un nouvel Antoche qui comprend 10 chambres ainsi qu’une chapelle provisoire, le tout avec les ressources de l’Ordre.
En 1903 après avoir obtenu un firman de Constantinople l’Ordre commença la construction d’une grande église qui fut achevée en 1907, le Pape Pie X donna 3000 francs pour ce travail et l’Ordre ne dépensa pas moins de 100.000 piastres. Des bienfaiteurs y contribuèrent aussi par de généreuses offrandes.
La résidence actuelle comprend un rez-de-chaussée formant deux ailes de bâtiments avec 10 chambres couvertes en terrasse. Les chambres sont assez convenables, mais les murs sont fortement lézardés par suite de l’état très défectueux des fondations. L’une des 2 ailes en particulier est dans un état alarmant. Par suite la terrasse est pleine de fissures qui laissent pénétrer l’humidité dans les chambres, ce dont les murs souffrent gravement. La nécessité des réparations est urgente.
L’église est grande, bien construite, mais n’est pas encore crépie à l’intérieur. Il est urgent de faire daller la terrasse et de crépir la partie extérieure du chevet afin de préserver l’édifice des dommages causés par l’humidité.
Deux Pères résident à l’Antoche et dirigent la paroisse maronite.
————————
9° Ecoles De Ste Thècle à Ouadi Chahrour.
En 1784, sous le généralat du Père Charbel Medlej l’Ordre acheta une propriété à Ouadi Chahrour à l’émir Ali Chéhab comme cela ressort d’un document signé par le susdit émir et conservé dans les archives de l’Ordre, contrairement à ce qui est affirmé dans la récente histoire de la Syrie.
L’Ordre construisit à ses frais la résidence et l’église située à côté et acheta les terres qui constituent la propriété de cette école.
Cette résidence subit en 1840 des dégâts évalués à 8.580 piastres de la part des soldats égyptiens. Elle eut aussi beaucoup à souffrir pendant les troubles de 1860.
Les bâtiments qui sont de construction ancienne ne comprennent qu’un rez-de-chaussée partagé en une demi-douzaine de chambres de dimensions moyennes.
L’église également de grandeur moyenne n’a qu’un autel en marbre dédié à Ste Thècle. Elle est tenue avec assez d’ordre ainsi que les ornements et vases sacrés. Elle sert d’église paroissiale à une partie du village.
Deux ¨ères et un Frère sont affectés au service de la résidence. L’un des 2 Pères enseigne à l’école que les Lazaristes entretiennent dans ce village.
La propriété se compose de champs de muriers nourrissant 150 drachmes de vers à soie et représentant une valeur de 300.000 piastres, de terrains de culture, oliviers, vignes, ayant une valeur de 400.000 piastres. Valeur totale : 700.000 piastres.
Comptes pour le trimestre 10 Sept. 1904 au 6 Oct. 1907 :
Recettes 21.501.20 Dépenses 22.320.35
Déficit 819.15
————————–
10° Ecole de Ouadi Djezzine.
L’Ordre acheta cette école en 1858.
Le bâtiment actuel a été bâti tout récemment à la moderne avec rez-de-chaussée et un étage partagé en 4 chambres bien conditionnées. A ce bâtiment est contigüe l’ancienne résidence dont une partie sert de chapelle et l’autre se salle scolaire.
La propreté et l’ordre laissant fort à désirer dans cette chapelle qui sert de grenier et aussi, à l’occasion, d’appartement à coucher.
Deux Pères sont attachés au service de la résidence. L’un deux fait la classe aux enfants des fermiers du voisinage.
La propriété ne se compose que de terrains plantés de muriers nourrissant 120 drachmes de vers à soie et représentant une valeur de 240.000 piastres.
Comptes pour le triennat 20 Nov. 1904 au 23 Sept. 1907 :
Recettes 37.533.20 Dépenses 41.162.15
Déficit 3.628.35
—————————-
11° Ecole de St Antoine à Bedadoun.
L’Ordre acheta cette résidence en 1889.
La résidence se compose d’une maison avec rez-de-chaussée et étage partagé en 4 chambres et une chapelle publique nouvellement construite à quelques pas de la maison.
Un Père réside seul, dirige le travail de la propriété et dessert la chapelle qui est fréquentée par les gens des environs.
La maison et l’église sont bien tenues.
La propriété comprend des muriers qui nourrissent 70 drachmes de vers à soie et dont la valeur est de 140.000 piastres, et des jardins de la valeur de 200.000 piastres. Total : 340.000 piastres.
———————–
12° Ecole d’Ain Zebda.
L’Ordre acheta cette propriété en 1853, sous le généralat du Père Laurent Chebabi. Un Père y réside seul et dessert au spirituel les maronites du village qui remplissent leurs devoirs religieux dans la chapelle de la résidence.
————————–
13° Ecole de Ste Thècle à Cheqadif.
Cette école fut achetée par le Père Barthélémy de Bteddine Supérieur de Mechmouché en 1896 sous le généralat du Père Martin Déraouni. La résidence ne comprend qu’un rez-de-chaussée à 2 pièces dont l’une est partagée en une chapelle provisoire et une chambre à coucher.
Un Père y réside avec un Frère.
La propriété comprend des champs de muriers nourrissant 80 drachmes de vers à soie et ayant une valeur de 160.000 piastres et des terrains de culture om l’on cultive principalement le tabac, de la valeur de 400.000 piastres. Valeur totale : 560.000.
Comptes pour le triennat Nov. 1904 au 27 Sept. 1907 :
Recettes 18.861.20 Dépenses 19.815
Déficit 953.20
—————————-

Leave a comment